L'Avenir est ailleurs (2006) Antoine Leonard-Maestrati

Pays de productionFrance
Sortie en France28 mars 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn

Générique technique

RéalisateurAntoine Leonard-Maestrati
ScénaristeMichel Reinette
ScénaristeAntoine Leonard-Maestrati
Société de production Cinéma Public Films (Levallois-Perret)
Société de production Doriane Films
ProducteurJacques Atlan
ProducteurGérard Poitou-Weber
Distributeur d'origine Cinéma Public Films (Levallois-Perret)
Compositeur de la musique originaleFred Deshayes

générique artistique

Aimé Césaire(dans son propre rôle)
Henri Bangou(dans son propre rôle)
Lilian Thuram(dans son propre rôle)
D' de Kabal(dans son propre rôle)
Isabelle Bisson(dans son propre rôle)
Elie Pennont(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

« De la traite négrière à la traite migratoire » : c’est par ces mots que l’un des protagonistes de ce film résume les mouvements migratoires qui ont concerné les Antilles françaises dès 1962. Le réalisateur, Antoine Léonard-Maestrati, qui a derrière lui une longue carrière de documentariste à la télévision, reconnaît avoir eu envie de faire de cette citation le titre de son film... L’Avenir est ailleurs, sa première oeuvre à sortir en salles, cherche à rétablir certaines vérités sur « l’immigration choisie ». Retour en arrière : nous sommes en 1962, la guerre d’Algérie se termine, et la métropole manque de main-d’oeuvre non qualifiée. Le gouvernement français se tourne vers ses anciennes colonies antillaises. Là-bas, l’industrie de la canne à sucre est en chute libre, et cela provoque un exode des agriculteurs vers les villes. Des bidonvilles apparaissent, des épidémies sévissent. Un organisme est créé : le Bumidom (Bureau pour le développement des Migrations dans les Départements d’Outre-Mer). Par l’intermédiaire du Bumidom, la métropole va recruter sa main-d’oeuvre à bas prix, souvent en faisant espérer un avenir meilleur aux immigrés. Des espérances qui ne se concrétiseront que rarement... Le réalisateur confronte, en parallèle, des témoignages de ces exilés ou de personnalités, et des reconstitutions (des dialogues au coin du feu, ou le départ d’une jeune fille pour la France), qui visent à mieux montrer la naïveté de la population de l’époque. Ainsi, l’oncle de la jeune fille lui conseille de bien se préparer pour passer son diplôme de femme de ménage... Mais ces séquences, très illustratives, font perdre de son impact à l’oeuvre, car elles sont accompagnées d’une musique redondante et les transitions sont très maladroites. On est plus attentif lorsque le réalisateur laisse la parole aux vrais acteurs des migrations : des hommes et des femmes, désormais d’âge mûr, qui reviennent sur leur état d’esprit de l’époque, sans aucun pathos. On découvre alors que parler du Bumidom demeure un étrange tabou, que l’émigration qui en découla - et dépeupla les terres antillaises au profit de l’Europe - est minimisée. L’Avenir est ailleurs pose des questions élémentaires sur les problèmes d’intégration dont souffrent, aujourd’hui, les enfants de ces immigrés. Ces derniers se retrouvent sans racines, dans l’impossibilité de se réclamer de la culture de leurs parents, qui, par honte, refusaient de leur apprendre le créole. Le film met bien en évidence la méconnaissance de tout ce système migratoire, ses conséquences et ses injustices. Mais, si le sujet est intéressant et mal connu, la caméra de Léonard-Maestrati se contente de rester en surface. Les témoignages se succèdent à un rythme régulier, et certains intervenants (Aimé Césaire, Lilian Thuram) n’ont que trop peu la parole. Ce premier film du réalisateur pour le cinéma reste donc trop sage pour lancer un débat sur les migrations de masse dans la France post-coloniale.
© LES FICHES DU CINEMA 2007
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