Synopsis
Le début du film risque de décontenancer le spectateur non averti : mais qui sont ces trois jeunes garçons qui logent dans un palace, se lèvent à quatre heures du matin et se comportent comme des petites starlettes sarcastiques ? Ce sont les Jonas Brothers, dont chaque apparition provoque un déchaînement de foule à la hauteur de ceux déclenchés par les Beatles, rien de moins ! Un court résumé des faits s’impose. Ces trois jeunes Américains, réellement frères, forment un groupe dont le premier argument commercial est atypique : un halo de pureté les entoure depuis qu’ils ont publiquement fait voeu de chasteté avant le mariage. Drôle d’époque puritaine : ce type de déclaration reçoit aujourd’hui un écho très favorable auprès des jeunes filles ! Plutôt sympathiques, il faut l’avouer, ces trois Jonas assistent, un peu médusés, à des bains de foules hystériques. Il faut savoir également que ce groupe de rock est dans l’escarcelle Disney, dont la puissance marketing a maintes fois fait ses preuves. En l’occurrence, ce concert événement 3D fait suite à celui de Hannah Montana et Miley Cirus (2008), déjà capté par Bruce Hendricks, et sort en même temps qu’Hannah Montana, le film [v.p. 245]. Les Jonas Brothers avaient d’ailleurs fait une apparition en 2007 dans la série télévisée Hannah Montana, avant d’avoir leur propre série, JONAS sur Disney Channel. Ce film fait donc partie d’une immense opération de promotion. Alors qu’en dire ? Tout d’abord, autant calmer tout de suite les curieux, il ne faut rien attendre du côté de la 3D : le relief se résume à un effet, lorsque l’un des frères lance sa bouteille d’eau dans le public, donnant l’impression au spectateur qu’il va en recevoir les gouttes. Et la musique ? Et bien les Jonas Brothers déroulent un répertoire de chansons pop-rock acidulées aussi mièvres que leur look est lisse. Nous ne trouverons donc pas là d’explication valable à l’incroyable phénomène. Et gare à la nausée, car le film compte six ou sept chansons à écouter intégralement ! Les intermèdes dans les coulisses ne sont pas plus réjouissants : les frères Jonas y manient un langage sinon niais, du moins très policé. Face à ce triste constat, on peut réagir de deux manières : soit être affligé par tout ce bruit et cette agitation qui tournent à vide. Soit réfléchir à ces as de l’industrie que sont les dirigeants de Disney. Année après année, ils affinent leur technique, suivent les tendances du moment et, quand le moment est propice, frappent, vite et fort. Peu probable que l’on se souvienne des Jonas Brothers dans quelques années, pourtant Disney aura fait tourner la machine, à plein régime, jusqu’à l’écoeurement de tous les participants. Pour en revenir au film, si c’en est un, que dire finalement ? Peu de choses. On peut encourager vivement les non-initiés à passer leur chemin. Quant aux fans, on peut prendre le risque de leur prédire que ce concert aura une suite : Les Jonas Brothers, le film !
© LES FICHES DU CINEMA 2009
Réalisateur