Walter, retour en résistance (2008) Gilles Perret

Pays de productionFrance
Sortie en France04 novembre 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée86 mn

Générique technique

RéalisateurGilles Perret
Société de production La Vaka (Vacheresse, Haute-Savoie)
Distributeur d'origine Parasite Distribution
Directeur de la photographieJean-Christophe Hainaud
MixeurBruno Rodriguez
MonteurAlain Robiche

générique artistique

Walter Bassan(dans son propre rôle)
John Berger(dans son propre rôle)
Stéphane Hessel(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Walter Bassan, 82 ans, est fils de réfugiés antifascistes italiens. Ancien résistant communiste, ancien déporté, il est de ces héros discrets qui n’ont jamais tiré aucun avantage matériel de leur action passée. Il fait penser aux deux paysans, résistants et socialistes, du Chagrin et la Pitié. Il déclare lui-même qu’à l’âge de 15 ans, et bien que membre des jeunesses communistes, distribuer des tracts lui apparaissait un peu comme un jeu, qu’il a chèrement payé. Mais il n’a jamais cessé le combat. Et surtout il est "entré en résistance" contre le régime actuel. Le réalisateur, Gilles Perret, est fermement implanté dans sa Haute-Savoie natale. Il avait déjà été remarqué avec Ma mondialisation, portrait ironique et distancié d’un patron savoyard, persuadé de faire preuve d’humanité, tant vis-à-vis des Savoyards que des Tchèques, en délocalisant ses activités. Pour ce nouvel opus, il n’a pas eu à aller très loin, puisque Walter habite la même commune que lui. Son père travaillait d’ailleurs à côté de chez Perret, qui le connaissait depuis ses 10 ans. Walter a repris du service contre le régime actuel et son président dont le programme et l’action mettent en cause - surtout sans le dire - le programme du Conseil National de la Résistance (C.N.R) et ses acquis : sécurité sociale, retraite par répartition, nationalisation des grands services publics, droits sociaux... En vérité, Walter n’a jamais cessé le combat. Il le poursuit, par exemple, en intervenant dans les écoles, où il explique aux écoliers ce qu’a été la résistance, en soulignant que les résistants ne se battaient pas seulement pour chasser l’occupant mais aussi pour changer la société, pour un monde plus solidaire. Il accompagne également des classes de collégiens à Dachau en leur expliquant les camps. Dans l’autocar, il les interroge et répond à leurs questions : l’absence de conscience politique et de connaissances historiques que révèlent ces échanges sont impressionnants. Le film comporte également d’autres moments très forts : l’entretien avec l’écrivain John Berger (qui fut aussi scénariste de films de Tanner), ou celui avec Stéphane Hessel, déporté, ambassadeur de France aux Nations Unies et participant à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Celui-ci, âgé de 91 ans, fait une intervention remarquable lors de l’un de ces rassemblements impulsés par Walter pour faire pièce à la tentative du président Sarkozy de s’approprier ce haut lieu de la Résistance qu’est le plateau des Glières. Mais l’un des moments les plus forts est l’entretien de Perret avec Bernard Accoyer (président de l’Assemblée nationale, député maire d’Annecy, vice-président de la communauté d’agglomération d’Annecy : pas surprenant qu’il soit opposé à toute disposition en faveur du non-cumul des mandats !), où celui-ci a le sentiment que Perret l’entraîne de plus en plus loin sur le terrain politique et finit par le menacer ! Un film instructif et distrayant, dont l’auteur ne pourra plus compter à l’avenir sur un quelconque soutien local !
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