L'Enfer de Henri-Georges Clouzot (2009) Serge Bromberg, Ruxandra Medrea

Pays de productionFrance
Sortie en France11 novembre 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée94 mn

Générique technique

RéalisateurSerge Bromberg
RéalisateurRuxandra Medrea
ScénaristeSerge Bromberg
Auteur de l'oeuvre originaleHenri-Georges Clouzotd'après le scénario du film "L'Enfer"
Auteur de l'oeuvre originaleJosé-André Lacourd'après le scénario du film "L'Enfer"
Auteur de l'oeuvre originaleJean Ferryd'après le scénario du film "L'Enfer"
Société de production Lobster Films
Coproduction France 2 Cinéma
Producteur déléguéSerge Bromberg
Producteur exécutifMarianne Lère
Directeur de la photographieIrina Lubtchansky
Directeur de la photographieJérôme Krumenacker
MixeurJean-Guy Véran
Compositeur de la musique originaleBruno Alexiu
DécorateurNicolas Faure
MonteurJanice Jones
Photographe de plateauJérôme Prébois

générique artistique

Bérénice Béjo(Odette)
Jacques Gamblin(Marcel)
Catherine Allégret(dans son propre rôle)
Gilbert Amy(dans son propre rôle)
Jean-Louis Ducarme(dans son propre rôle)
Jacques Douy(dans son propre rôle)
Costa-Gavras(dans son propre rôle)
William Lubtchansky(dans son propre rôle)
Joël Stein(dans son propre rôle)
Bernard Stora(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Produit en 1964, L’Enfer aurait dû être le film-événement de la deuxième partie de carrière d’Henri-Georges Clouzot. Un budget illimité accordé par la Columbia, un casting de stars (Serge Reggiani face à la toute jeune Romy Schneider, 24 ans), trois équipes mobilisées en permanence (soit cent cinquante techniciens), des expérimentations visuelles "cinétiques" préparées dans le secret des Studios de Boulogne, un scénario-choc (repris sous le même titre en 1994 par Claude Chabrol) et un parti pris formel audacieux (la jalousie racontée en caméra subjective) : tout concourait à faire de ce film un grand chef-d’oeuvre en puissance. Malheureusement, comme tout projet "titanesque", il était voué à l’échec. Après trois semaines d’un tournage sous haute tension (un acteur principal dépressif, une équipe sous pression, des décors menacés d’inondation et un réalisateur ultra tyrannique qui finit par faire un infarctus), le film est interrompu. Les bobines tournées (près de seize heures de rushes) sont alors saisies, bloquées, cadenassées par la compagnie d’assurance. Et L’Enfer entre dans la légende des oeuvres maudites, à jamais inaccessibles. Quarante-cinq ans plus tard, Serge Bromberg, producteur notamment de Retour de flamme sur le câble, exhume pour la première fois ces images inédites. Il les accompagne de témoignages fournis (comme ceux de Bernard Stora et de Costa-Gavras, alors assistants-réalisateurs) et d’une reconstitution didactique (reprises de certaines scènes avec Bérénice Béjo et Jacques Gamblin). En véritable archéologue du cinéma, il retrace toute l’aventure de cet Enfer bien nommé. César 2010 du meilleur documentaire, L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot vaut surtout en tant que document. Car, s’il faut bien avouer que l’ensemble du film a des airs de simple bonus DVD, il y a pour le cinéphile une immense jubilation à découvrir les mystérieux rushes tournés par Clouzot lui-même. À côté de quelques scènes "normales", le clou du spectacle, ce sont ces tentatives pour rendre à l’image les délires phantasmatiques d’un mari jaloux, en mêlant le Noir & Blanc et la couleur afin de créer une "atmosphère hypnotique". La caméra capte alors les regards hallucinés de Serge Reggiani et caresse Romy Schneider, le corps recouvert de paillettes et d’huile d’olive ou bien peint avec un maquillage multicolore. Érotique et sensuelle, la jeune actrice se prête à tous les désirs, tous les délires d’Henri-Georges Clouzot (fumer langoureusement les yeux mi-clos, s’enchaîner nue aux rails d’une voie ferrée alors qu’un train fonce sur elle, etc.). C’est bien joli, voire magique, mais parfois d’une naïveté confondante surtout de la part d’un tel metteur en scène. Car on se dit aussi que ces expériences risquaient de frôler le grotesque, et qu’il vaut peut-être mieux qu’un tel projet n’ait pas abouti. Ce document, inestimable pour l’histoire du cinéma, prend ainsi (involontairement) l’allure d’une démythification.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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