Drottningen och jag (2008) Nahid Persson Sarvestani

The Queen and I

Pays de productionSuède
Sortie en France23 décembre 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn

Générique technique

RéalisateurNahid Persson Sarvestani
ScénaristeNahid Persson Sarvestani
ScénaristeZinat S. Lloyd
Société de production RealReel Doc (Stockholm)
Distributeur d'origine Pretty Pictures (Paris)
Directeur de la photographieNicklas Karpaty
Ingénieur du sonWilliam Kaplan
Compositeur de la musique originale Mirage
MonteurZinat S. Lloyd

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le film s’ouvre sur des archives montrant une belle jeune femme évoluant en robe de mariée somptueuse, tandis qu’une voix nous parle en anglais. Nahid, la réalisatrice, raconte comment, issue d’une famille pauvre, en Iran, les images du mariage de la Reine, vues à la télévision, l’avaient fait rêver, petite. Mais, adolescente, elle s’était engagée dans une faction communiste et avait manifesté en faveur du départ du Shah. Une fois la République Islamique établie, Khomeiny s’en était pris aux opposants du régime théocratique... et parmi ses victimes, il y avait eu le frère de Nahid. Elle avait alors fui le pays et s’était installée en Suède. Aujourd’hui, trente ans après, elle se demande ce qu’est devenue la Reine. Elle décide de la rencontrer pour lui poser les questions qui la taraudent et, en quelque sorte, demander des comptes sur les exactions commises par le passé. Son point de départ est d’aller filmer une femme qu’elle pense lui être en tous points opposée, une ennemie. Farah Pahlavi, qui n’avait encore accordé à personne le privilège de la filmer, accepte, car elle voit en Nahid une compatriote en exil, comme elle. Elles se voient dans son appartement parisien et, peu à peu, des liens se tissent entre les deux femmes. La "Shahbanou" Farah, après certaines réticences, laisse Nahid la questionner sur sa vie intime. Les images d’archives officielles et personnelles émaillent le récit. La confiance s’installe, mais les questions politiques restent taboues. Farah Pahlavi tient à garder une certaine distance : elle a un statut à honorer et cherche à se montrer sous son meilleur jour, notamment à travers son engagement pour des causes humanitaires. C’est ainsi que la réalisatrice semble s’égarer. Au fil du film, elle distingue Farah de son mari et commence à la percevoir davantage comme une égale, voire comme une amie. Mais quand elle dit éprouver de la tendresse à son égard, le dispositif du film dérape. Comment la réalisatrice peut-elle prétendre s’être prise à son propre jeu, sans rétablir l’équilibre pour les spectateurs ? En effet, si elle admet dans le film être sensible au charme et à la gentillesse de la "Shahbanou", elle sait aussi que Farah Pahlavi attend du film des retombées positives. Or, dans le dernier tiers de The Queen and I, nous assistons à une sorte d’errance morale de la réalisatrice, qui nous entraîne vers un sentimentalisme déplacé et désagréable. Ainsi, les deux femmes en exil célèbrent la fête traditionnelle ensemble, ou se rendent sur la tombe du Shah, en Égypte, pour la commémoration de l’anniversaire de sa mort... Nahid déclare que Farah n’est plus la reine de contes de fées, mais bien une femme ordinaire. Il est pourtant difficile de ne pas voir que leur relation est totalement artificielle. Là où Avi Mograbi, dans Sharon, ma femme et moi, retournait avec brio le processus de la fascination pour l’ennemi, la réalisatrice veut ici nous faire croire au conte d’une fille du peuple qui fraternise avec la Reine déchue, ce qui apparaît comme une mascarade.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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