Aisheen (Still Alive in Gaza) (2009) Nicolas Wadimoff

Aisheen (Chroniques de Gaza)

Pays de productionSuisse ; Qatar
Sortie en France26 mai 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée85 mn

Générique technique

RéalisateurNicolas Wadimoff
Assistant réalisateurLana Matar
Assistant réalisateurSani Abou Salem
ScénaristeNicolas Wadimoff
ScénaristeBéatrice Guelpa
ProducteurFaycal Hassairi
Producteur exécutifJoëlle Bertossa
Distributeur d'origine Solaris Distribution (Paris)
Directeur de la photographieFranck Rabel
Ingénieur du sonMonther Abou Eyada
MixeurDenis Séchaud
MixeurAyman Mokni
Compositeur de la musique originale Darg Team
MonteurKarine Sudan

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Aisheen signifie en arabe "toujours vivant". En janvier 2009, quelques semaines après la dernière guerre de Gaza, "guerre sans merci" d’Israël contre le Hamas destinée à consolider l’opération "Plomb durci", le documentariste suisse Nicolas Wadimoff a obtenu une autorisation de tournage de quinze jours dans la bande de Gaza. Entouré d’une petite équipe et aidé par des "fixeurs", il a donc promené caméra et micro du Nord au Sud, auprès de civils palestiniens victimes des récents bombardements. Dans un petit parc d’attractions, un homme montre à un jeune garçon ses manèges détruits. Un agriculteur, plus las que haineux, se désole auprès de ses fils de l’arrachage de ses oliviers millénaires. Un jeune blessé se promet de mourir en martyr, comme son frère. Au zoo de Gaza, les animaux aussi souffrent de la situation. Trois jeunes gens évoquent leurs rêves interdits. L’un laisse émerger une sorte de haine tranquille pour les "Juifs". Surréaliste, le cadavre d’une baleine s’est échoué sur la plage. Dans la zone des tunnels, on trafique - des armes sans doute, mais de tout aussi - tandis que retentit encore le bruit des bombes. Des éducateurs utilisent les événements pour faire rire ou réfléchir les enfants. Au son des drones israéliens, les têtes se tournent, inquiètes, vers le ciel. Au-delà du spectacle de désolation des décombres, certains croient encore à un futur et font en sorte qu’il advienne, comme les chanteurs du groupe de rap Darg Team, dont les textes dénoncent bien sûr les attaques, mais aussi une islamisation étouffante de leur territoire, à l’instar de cette directrice d’un centre culturel de la libre pensée qui déplore cette religiosité rétrograde et ouvre les enfants à d’autres horizons. Le cinéaste capte les regards, les mots, et donne ainsi visage et paroles à ces hommes, ces femmes et ces enfants rarement approchés de cette façon. Il leur restitue une identité propre, non réduite à leur seul état de Palestiniens victimes. On fera certainement le reproche à Wadimoff de n’avoir filmé que le côté palestinien, et d’être de surcroît produit par un programme "jeunesse" de la chaîne Al Jazeera. Il s’en explique : son propos n’était pas de se situer dans une impartialité équilibrée au trébuchet, ni de souligner les donnes politiques de cet interminable conflit, mais de dresser un constat, juste après les bombes, dans un territoire choisi, qu’il connaît et défend depuis longtemps. Rendons-lui cette justice de ne pas se dissimuler derrière une fallacieuse équité et de ne faire que dépeindre un intelligent et sensible paysage après la bataille. Usant de travellings et de panoramiques pour montrer une topographie modifiée par les tirs de mortier, cadrant en plans fixes les humains, il construit son film avec fluidité, entre fatalisme, attente et projets d’une population "toujours vivante". Pas de voix off, pas de présence du filmeur à l’écran : Wadimoff s’adresse à un spectateur responsable, capable de mener une réflexion à laquelle il offre les interstices nécessaires.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
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