Boxing Gym (2009) Frederick Wiseman

Boxing Gym

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France09 mars 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée91 mn

Générique technique

RéalisateurFrederick Wiseman
Société de production Zipporah Films
Coproduction MTM - mTuckman Media (New York)
Distributeur d'origine Sophie Dulac Distribution (Paris)
Directeur de la photographieJohn Davey
Ingénieur du sonFrederick Wiseman
MixeurEmmanuel Croset
MonteurFrederick Wiseman
Coordinateur des effets visuelsDavid Gauff

générique artistique

Richard Lord(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Frederick Wiseman, cinéaste reconnu comme l’un des "maîtres" du documentaire (avec plus de trente-six films à son actif, parmi lesquels : Law and Order, The Store, La Danse - Le Ballet de l’Opéra de Paris...), a maintes fois interrogé la société contemporaine et sa violence, en filmant le fonctionnement d’institutions universelles telles que : la justice, l’hôpital, les grands magasins, la culture... Dans son nouveau film, c’est à la salle de boxe de Richard Lord, un ancien boxeur, qu’il s’intéresse. Situé à Austin, Texas, ce club "familial" brasse tout un public de quartier, venu s’inscrire là par ouï-dire : hommes, femmes, enfants, avocats, médecins, hommes d’affaires ayant fait fortune avec Internet ou simples ouvriers, immigrants, boxeurs professionnels ou aspirant à le devenir... C’est donc un bel exemple de la diversité, du mélange à l’américaine. Au fil des jours et des entraînements filmés en huis clos, les uns et les autres font connaissance, abordent les sujets de l’actualité ou de leur vie personnelle dans une conviviale ambiance de partage. Un pan de la société, aux prises avec la crise financière, se dévoile. Les plans-séquences posent un regard sensible sur ce microcosme de la société. Ils laissent le temps aux gestes de gagner en amplitude. Dans la répétition de mouvements identiques, nous percevons l’acquisition d’une technique, d’une maîtrise, qui va bien au-delà de la seule performance sportive. Car, dans ce film, il est aussi beaucoup question du besoin de trouver sa place dans le monde, voire de se la forger. Ainsi, le club est un vrai refuge pour certains usagers. Des parents y "placent" leur enfant turbulent, pour canaliser son trop plein d’énergie. Des enfants s’entraînant régulièrement viennent y faire leurs devoirs entre copains, aidés par des adultes (sorte de soutien scolaire "en salle"). Des ados viennent y chercher un cadre. Pour d’autres encore, le Lord’s Gym représente un espace de liberté où l’exercice quotidien à cette forme de violence ritualisée conduit à prendre confiance en soi. Chacun lutte pour se reconnaître enfin comme une personne à part entière. Wiseman sait nous faire entrer directement dans une intimité avec ses personnages. Son approche du réel, sans commentaires "off", nous met de plain-pied avec eux et nous offre le plaisir de découvrir un monde - loin des clichés sur la société américaine - où une étrange douceur se mêle à la violence. On est souvent pris de fascination pour ces poings cognant les tablettes des entraîneurs ou les sacs de sable, ces pas rapides esquissant des danses anciennes et contemporaines à la fois (la boxe reste un sport très cinématographique !). Les corps et les visages se succèdent dans l’effort, tous différents - dans leur vérité crue - et quelque part semblables. Si l’immense cinéaste réussit à montrer les contradictions du genre humain, ce qui persiste, à la fin, c’est une représentation paisible du "vivre ensemble" qui nous connecte au monde.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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