Cheminots (2009) Luc Joulé, Sébastien Jousse

Pays de productionFrance
Sortie en France17 novembre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée81 mn

Générique technique

RéalisateurLuc Joulé
RéalisateurSébastien Jousse
Assistant réalisateurCarole Guénot
Société de production Shellac Sud (Marseille)
Coproduction Comité d'Etablissement Cheminots Provence-Alpes-Côte d'Azur
Coproduction Copsi Vidéo Production
ProducteurEmmanuel Durand
ProducteurBruno Jourdan
Directeur de productionHellène Pellegrin
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieSébastien Jousse
Ingénieur du sonMaxime Gavaudan
Ingénieur du sonLaure Allary
Ingénieur du sonBenoît Iwanesko
MixeurMaxime Gavaudan
Mixeur Studio Cactus
MonteurFranck Littot
RégisseurMathieu Dompnier
GraphisteChristèle Huc

générique artistique

Raymond Aubrac(dans son propre rôle)
Ken Loach(dans son propre rôle)
Robert Mencherini(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Cheminots est un documentaire pertinent par rapport à son époque, car il nous plonge en plein coeur du milieu des cheminots, de ses traditions et de ses inquiétudes, qui ont donné lieu à de récentes manifestations. Pour dresser le portrait de ce milieu professionnel, Luc Joulé et Sébastien Jousse se concentrent, en effet, sur un thème précis : la privatisation en cours à la SNCF et les changements qu’elle implique dans le secteur. L’un des moments forts de Cheminots montre ainsi une projection du film de Ken Loach, The Navigators (consacré à une réforme semblable au Royaume-Uni), devant des employés inquiets et nerveux vis-à-vis de ce qui les attend probablement. Plus tard, Loach lui-même évoque les résultats catastrophiques qui résultent de cette privatisation en Angleterre. Après un bref rappel sur l’histoire de la profession, Cheminots prend comme fil rouge une série d’entretiens avec des personnels appartenant aux différentes branches du métier du rail. Tous les intervenants parlent de leur quotidien, avant d’évoquer les profondes mutations advenues, au fil des étapes successives ayant conduit progressivement vers la privatisation. Manque de communication, absence d’esprit collectif, séparation des équipes (parfois même aujourd’hui concurrentes) causent désormais des malentendus et des retards quand, auparavant, la solidarité pouvait pleinement fonctionner. Autant de problèmes qui aboutissent à une gestion bien plus hasardeuse que par le passé. Chacun parle de sacerdoce, évoque la fierté d’appartenir à une institution aussi importante et prestigieuse, et de la perte progressive de ce sentiment qui coïncide avec l’évolution de la SNCF. Un groupe de vétérans du rail parle même d’une véritable passion du service public, d’un sentiment de mission, jadis très fort et aujourd’hui en voie de disparition. Si le propos est clairement engagé et partial (il est d’ailleurs, au départ, une commande du comité d’entreprise des cheminots de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur), le choix des cinéastes de donner la parole aux intervenants en prenant leur temps, sans les censurer, permet d’éviter une certaine démagogie et de faire naître un vrai débat de fond, un peu biaisé mais passionnant, sur le sujet. D’une facture on ne peut plus classique (plus proche d’un reportage télé de bonne qualité que d’une véritable “proposition de cinéma”), Cheminots tire sa force de sa capacité à ouvrir la réflexion pour y inclure, sans forcer, toutes les angoisses actuelles sur la mondialisation et le désengagement progressif de l’État. Car, bien entendu, l’angoisse face à la montée de la compétitivité et de l’individualisme et la nostalgie d’un monde ancien, plus fier et solidaire, trouvent aujourd’hui des échos dans tous les secteurs de la société française. Le film le souligne d’ailleurs de façon à la fois subtile et on ne peut plus claire.
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