A ciel ouvert (2010) Inès Compan

Pays de productionFrance
Sortie en France09 février 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée94 mn

Générique technique

RéalisateurInès Compan
ScénaristeInès Compan
Société de production Mosaïque Films (Paris)
Société de production Le Hamac Rouge (Gaillac)
Distributeur d'origine Mosaïque Films (Paris)
Directeur de la photographieInès Compan
Directeur de la photographieMartin Ducros
Ingénieur du sonSamuel Lietmann
Compositeur de la musique originaleEmmanuel Blanc
MonteurVirginie Véricourt

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Déplacement de populations amérindiennes, exploitation d’une mine d’argent par une multinationale, pollution, À ciel ouvert évoque un combat pour la sauvegarde d’une terre. Dans le territoire de la Puna, hauts plateaux du Nord-ouest argentin, les Kollas sont en lutte. Ce peuple oublié depuis longtemps par le reste de l’Argentine est soudainement au centre d’enjeux nationaux et internationaux. Iñès Compan choisit de présenter deux histoires de conflits qui s’entrecroisent et se répondent au long d’un récit se déroulant sur plus de deux ans. Le film s’ouvre sur le premier barrage routier organisé par les habitants de la communauté Cerro Negro. Celle-ci cherche à attirer l’attention du gouvernement argentin afin que la construction de l’école, débutée il y a quinze ans soit enfin achevée. À quelques kilomètres de là, sur les hauts plateaux de la province de Jujuy, une compagnie canadienne a lancé un gigantesque projet de mine d’argent "à ciel ouvert" sur le site abandonné de Mina Pirquitas. Depuis quelques années, le gouvernement argentin a misé sur l’exportation des matières premières pour reconstruire l’économie du pays, largement affectée par la crise de 2001. Les métaux comme le cuivre et l’argent attirent les investisseurs étrangers, motivés par la forte demande asiatique. Ainsi les mines sont à nouveau ouvertes et les territoires indigènes largement violés par les compagnies qui cherchent de nouveaux gisements. C’est le cas de la compagnie canadienne qui envisage d’exploiter pendant quatorze ans une mine d’argent sur le territoire des Kollas sans les dédommager, alors même qu’elle s’approprie entièrement des terres servant de pâturage aux éleveurs. Quelques leaders éclairés, soucieux de préserver leur terre, s’organisent pour résister. Ces mouvements tentent de s’unifier dans un contexte où la compagnie canadienne cherche au contraire à les diviser. Une partie de la population Kollas n’est pas opposée à l’ouverture de la mine. Elle permettrait ainsi à la population de disposer d’un travail et apparaît comme une source de progrès et d’innovation. La réalisatrice a choisi de ne pas exposer les enjeux de manière didactique, mais de les dévoiler en suivant des personnes, en filmant les situations, notamment l’exposition des consignes de sécurité aux enfants qui travailleront sans doute dans la mine ! Compan illustre le combat de ces populations pour garder leur territoire et leur culture, pour obtenir le toit d’une école, par les paysages singuliers de ces hauts plateaux, et elle parvient si bien à les faire vivre que chacun apparaît bientôt comme un personnage à part entière. La réalisatrice française, qui connaît parfaitement cette région pour y avoir séjourné à plusieurs reprises depuis quinze ans, témoigne de ce conflit avec justesse et sait montrer à la fois la condescendance des Canadiens et la difficulté des populations locales à s’unir pour lutter contre la spoliation de leur terre. Un film tout en nuance, qui ne cède pas au manichéisme.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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