D'un film à l'autre (2010) Claude Lelouch

Pays de productionFrance
Sortie en France13 avril 2011
Procédé image35 mm - NB - Couleur
Durée104 mn

Générique technique

RéalisateurClaude Lelouch
Société de production Les Films 13 (Paris)
Distributeur d'origine Les Films 13 (Paris)
MixeurJean-Charles Martel
MonteurStéphane Mazalaigue

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C’est un film de famille. Les Films 13, sa société de production, fêtant cette année ses 50 ans, Claude Lelouch s’est lancé dans un travail de montage qui était au départ destiné uniquement à son équipe et à ses enfants. Manière de marquer le coup et de léguer une sorte d’héritage. Puis, tout de même, Lelouch n’a pas résisté à la tentation d’en faire profiter un plus large public. Mais au fond cela ne change pas la démarche puisque c’est clairement son public fidèle - ses familiers - qu’il invite à feuilleter avec lui, film après film, l’album de sa carrière. Pour lui, c’est aussi l’occasion d’un petit bilan de parcours. Le film démarre par le court métrage C’était un rendez-vous (1976) : une traversée de Paris, effectuée à fond de train et au mépris de toutes les règles du code de la route, filmée depuis l’avant de la voiture (conduite par le cinéaste lui-même). Avec ce mélange de sincérité et de forfanterie qui n’appartiennent qu’à lui, Lelouch en fait la métaphore de son trajet, effectué lui aussi dans l’urgence et sans souci des codes ou des règles. Inévitablement, en racontant sa carrière, il refait aussi l’historique de ses rapports tendus et complexes avec la critique. Une relation démarrée sur de mauvaises bases (le malentendu autour de son positionnement par rapport à la Nouvelle Vague) et qui s’est ensuite enferrée dans le statu quo, chacun campant irréductiblement sur ses positions : la critique, unanimement, en s’entêtant à ne jamais voir que le cliché "chabadabada" dans les films de Lelouch ; et ce dernier en s’employant à sans cesse fournir les bâtons pour se faire battre. Mais heureusement, D’un film à l’autre n’est pas tellement un règlement de comptes. Lelouch s’étend très peu sur ses succès (hormis Un homme et une femme), et si le film devient vraiment intéressant, c’est surtout quand il analyse ses échecs. Il évoque notamment sans détours les ratages de À nous deux (dont il rend assez directement responsables Deneuve et Dutronc) ou de Un homme et une femme : vingt ans déjà (qu’il prend totalement à sa charge). Mais surtout il balaye avec lucidité et franchise sa très regrettable période des années 2000 (de Une pour toutes au Courage d’aimer), en reconnaissant implicitement que les films étaient mauvais, et en en proposant une explication assez convaincante : par réflexe de fierté, il aurait délibérément fait du sur-Lelouch, pour dire "prenez-moi comme je suis", "aimez-moi entièrement". Plutôt honnête - même s’il ne raconte certainement les choses que telles qu’il veut bien les voir - Lelouch livre un autoportrait assez instructif sur son fonctionnement d’homme et d’artiste. Même si, cinématographiquement, D’un film à l’autre n’a, en soi, que peu d’intérêt, il reste un "digest" très plaisant. Et, pour qui voudrait bien l’aborder avec un peu de bienveillance, il pourrait constituer une bonne introduction à l’œuvre d’un auteur qui, bien que très connu, reste, pour la majorité des cinéphiles, une planète entièrement à découvrir.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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