Crazy Horse (2010) Frederick Wiseman

Crazy Horse

Pays de productionEtats-Unis ; France
Sortie en France05 septembre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée134 mn

Générique technique

RéalisateurFrederick Wiseman
Société de production Idéale Audience (Paris)
Société de production Zipporah Films
Société de production Crazy Horses Productions
ProducteurPierre-Olivier Bardet
ProducteurFrederick Wiseman
Directeur de productionClaire Lion
Distributeur d'origine Sophie Dulac Distribution (Paris)
Directeur de la photographieJohn Davey
Ingénieur du sonFrederick Wiseman
MixeurEmmanuel Croset
ChorégraphePhilippe Decouflé
Directeur artistiqueAli Mahdavi
CostumierFifi Chachnil
CostumierPoupie Cadolle
CostumierRoselyne Diouy
CostumierAntoine Kruk
CostumierStefano Canulli
MonteurFrederick Wiseman

générique artistique

Philippe Beau
Daisy Blu
Marla Blumeblatt
Kanella Chado
Rosa Chicago
Lumina Classika
Ruby Chromatic
Linda De Oro
Mika Do
Calin'Ka
Nooka Karamel
Baby Light
Liv Meenot
Azy Nenuphar
Lada Nikol'Skenia
Diva Novita
Jade Or
Alexa Phocea
Lolly Pop
Lady Pousse-Pousse
Volta Reine
Zonnie Rogene
Fiamma Rosa
Hannah Shashana
Yasna Snigoura
Koko Tempiko
Loa Vahina
Nahia Vigorosa
Psykko Tico
Zula Zazou
Roman Zhovnytskyy
Viacheslav Zhovnytskyy

Bibliographie

Synopsis

Avec 39 films à son actif, le cinéaste américain Frederick Wiseman est une légende vivante du documentaire. Sa marque de fabrique ? Pas de commentaire en voix off, pas de musique additionnelle, un effacement total de la caméra et de l’équipe de tournage pour une immersion brute et de longue durée au sein d’une communauté, d’une institution. Le spectateur devient alors la petite souris qui saisit le monde de l’intérieur. Ou plutôt les micro-mondes qui constituent la société nord-américaine : hôpital, collège, commissariat de police, tribunal pour mineurs, centres d’aide sociale, logements sociaux, chambres du Parlement... Mais son exploration ne se cantonne pas uniquement aux États-Unis, Wiseman ayant également appliqué son dispositif de travail à trois hauts lieux de la création artistique française : la Comédie-Française (en 1996), l’Opéra de Paris (La Danse, 2009) et... le Crazy Horse, temple parisien du "nu chic". Comme toujours, ce qui intéresse Wiseman, c’est l’envers du décor, les coulisses du show, le fonctionnement interne de ces ruches communautaires régies, chacune, par des règles spécifiques. Mais là où son film sur le ballet de l’Opéra de Paris infiltrait en profondeur tous les corps de métier impliqués dans son organisation interne, laissant peu de place aux spectacles en eux-mêmes, son regard sur le Crazy Horse semble se concentrer davantage sur les numéros des danseuses, tels qu’on peut les voir dans la revue Désirs, présentée actuellement. Évidemment, il y a toujours ce savoureux plaisir à se glisser par la petite porte, et à assister aux séances d’essayage avec la styliste, aux réunions administratives et aux pourparlers artistiques, à la mise en place de la salle avant l’entrée des spectateurs, aux répétitions, et même aux auditions (la scène en dit long sur la politique de sélection des "filles")... en bref, à être là où l’on ne devrait pas être, au coeur des tensions, des pics de stress, des moments privilégiés de la création. Mais, cette fois, et c’en est presque amusant, on a l’impression que Wiseman s’est laissé hypnotiser par son sujet (il y avait de quoi, on le lui accorde) en s’attardant longuement sur le show en lui-même. Fesses sublimes à perte de vue, sous toutes leurs coutures et sous toutes les lumières : la caméra ne se prive pas, se régale du galbe de ces corps faits pour rêver. À tel point que l’on sort de là, des derrières pleins la tête ! En revanche, on est un peu moins comblé par le traitement de certains enjeux qui semblent pourtant assez essentiels. Par exemple, le choix du chorégraphe Philippe Decouflé pour renouveler le spectacle, la mixité de l’équipe qui en découle (les filles du Crazy se trouvent mêlées à des danseuses venues de l’extérieur), ou la collaboration entre Decouflé et Ali Mahdavi, directeur artistique de la revue... Reste que Wiseman capte à merveille ce théâtre de l’érotisme fait d’ombre et de lumière, les différentes fictions du fantasme, cette machine à cultiver le désir inaccessible, à le démultiplier dans une esthétique de kaléidoscope envoûtant.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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