Je suis venu vous dire (Gainsbourg par Ginzburg) (2010) Pierre-Henry Salfati

Pays de productionFrance
Sortie en France15 février 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée98 mn

Générique technique

RéalisateurPierre-Henry Salfati
ScénaristePierre-Henry Salfati
ScénaristeMarianne Anska
DialoguistePierre-Henry Salfati
DialoguisteMarianne Anska
Société de production Zeta Productions (Paris)
Coproduction Arte France Cinéma
Coproduction Arte France Unité Documentaires
Coproduction INA - Institut National de l'Audiovisuel
ProducteurMiriana Bojic Walter
Distributeur d'origine Kanibal Films Distribution (Paris)
Directeur de la photographieLionel Perrin
Directeur de la photographieAndrey Lebedyansky
MixeurChristophe Vingtrinier
MonteurBénédicte Brunet
MonteurPascale Hannoyer

générique artistique

Katerina Fedchenko(dans son propre rôle)
Emilie de Preissac(dans son propre rôle)
Clément Van den Bergh(dans son propre rôle)
Jane Birkin(dans son propre rôle)
Serge Gainsbourg(dans son propre rôle, images d'archives)

Bibliographie

Synopsis

Sortant juste après les célébrations du vingtième anniversaire de sa mort, ce premier documentaire pour le cinéma consacré à Serge Gainsbourg propose un parti pris formel plutôt attrayant : se présenter comme une forme d’évocation autobiographique, en faisant de Gainsbourg le narrateur de sa propre histoire, par le biais d’un montage d’interviews, diffusé en voix off. Après avoir été bâillonné, au profit des obsessions narcissiques de Joann Sfar, dans la fiction Vie héroïque, Gainsbourg méritait bien cette revanche ! De la même façon, opter pour une construction en forme de déambulation thématique plutôt que pour un récit strictement chronologique, pouvait être un choix judicieux, prometteur d’une promenade introspective dans l’univers du créateur de l’Histoire de Melody Nelson. Mais le problème est que ces idées ne constituent finalement que des astuces pour donner un "habillage" au film, sans jamais véritablement devenir le véhicule d’un regard personnel. En effet, même si Je suis venu vous dire... est davantage élaboré comme un portrait que comme une biographie, en bout de course les deux approches finissent par se recouper à peu près. D’autant que les thèmes abordés (l’enfance, les femmes, etc.) sont trop conventionnels, et ne produisent donc qu’un découpage assez scolaire. Par ailleurs, formellement, le film ne s’affranchit en fait jamais d’une grammaire purement télévisuelle. Il y a bien quelques tentatives pour utiliser des images prélevées ailleurs que dans le strict corpus des archives gainsbouriennes. On verra par exemple, au début, des extraits de vieux films muets russes, illustrant la mythologique rencontre entre les parents Ginzburg. Mais le procédé reste purement illustratif, servant uniquement à combler un vide d’images, et non à traduire une idée ou donner une vision plus “mentale” des événements. D’ailleurs, le réalisateur abandonne assez vite cette piste, au profit de pures reconstitutions tournées par ses soins, et empruntant clairement au style bien connu des docu-fictions télévisuelles consacrées à des faits divers (une faute de goût qui peut légitimement faire se retourner l’esthète Gainsbourg dans sa tombe). Ainsi, ce film se contente donc de ressasser la légende Gainsbourg, mais sans la brusquer ni se l’approprier. Outre quelques petites raretés (agréables à découvrir, mais somme toute assez anecdotiques), c’est dans des archives déjà bien connues que le film nous promène, ce qui ne produit à l’arrivée que l’impression, toujours plutôt plaisante mais fondamentalement inutile, de regarder une énième soirée hommage sur une chaîne du service public. Alors qu’il a tout d’un personnage de cinéma, Gainsbourg peine donc décidément à s’incarner sur grand écran. Ayant lui-même été, tout au long de son existence, le metteur en scène obsessionnel de sa propre vie et de son propre personnage, il semble avoir totalement verrouillé sa création pour rendre impossible toute tentative de remake.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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