Journal de France (2011) Claudine Nougaret, Raymond Depardon

Pays de productionFrance
Sortie en France13 juin 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn

Générique technique

RéalisateurClaudine Nougaret
RéalisateurRaymond Depardon
ScénaristeClaudine Nougaret
ScénaristeRaymond Depardon
Coproduction Palmeraie et Désert
Coproduction France 2 Cinéma
Producteur déléguéClaudine Nougaret
Producteur exécutifClaudine Nougaret
Distributeur d'origine Wild Bunch Distribution (Paris)
Directeur de la photographieRaymond Depardon
CadreurPascal Poucet
Ingénieur du sonClaudine Nougaret
Ingénieur du sonGuillaume Sciama
Ingénieur du sonYolande Decarsin
MixeurGérard Lamps
MonteurSimon Jacquet

générique artistique

Raymond Depardon(dans son propre rôle)
Claudine Nougaret(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Joli projet, et prometteur, que de suivre dans le présent et le passé, à travers des chutes inédites de ses films, le rapport de l’un de nos plus remarquables photographes et documentaristes avec son/notre pays. Il l’a tellement décortiquée, cette France et ceux qui y vivent, travaillent, souffrent, dans ses clichés et dans des films qui resteront comme des témoignages magistraux, uniques et puissants ! Projet prometteur, donc, qui débute fort bien avec quelques images de fête foraine des années 1960, puis l’arrivée de Raymond Depardon, au volant de sa fourgonnette, plus ou moins aménagée en camping-car et en laboratoire, devant le café Au Duc de Nevers, dans la préfecture nivernaise. Deux films s’entrecroisent dès lors. La caméra de Claudine Nougaret, liée à Depardon depuis Urgences (1987), d’abord comme ingénieur du son, suit les échappées de celui-ci à travers la France. Moments captivants, où il installe sa monumentale "chambre" (dont il nous révèle parcimonieusement les secrets). Après Nevers, ce seront une rencontre-discussion avec un coiffeur pour hommes, une virée en Alsace, à Rimeize au coeur du Gévaudan, puis vers d’autres routes et villages, où il traque les lieux et les gens qui inspireront ses meilleurs clichés. Moments précieux, qui justifieraient pleinement le titre de ce film, s’ils étaient moins rares et mieux répartis. Peu à peu, c’est le deuxième film qui s’impose. Les extraits filmés se succèdent, suivant la chronologie des tournages de Raymond Depardon. Choix discutable, qui finit par gommer toute thématique et laisse une fâcheuse impression de brouillon. Ces moments, présentés comme des chutes non retenues, des fragments inédits, n’en sont pas toujours : si, par exemple, on découvre avec amusement que Valéry Giscard d’Estaing aimait Mahler au point d’irriguer 1974, une partie de campagne de sa musique, ce que Depardon refusa, l’autre extrait ici présenté est bel et bien dans la version définitive, et on n’en sait toujours pas plus sur les raisons du blocage de la sortie du film par Giscard [cf. Annuel 2003]. Et puis, les scènes coupées peuvent l’avoir été à bon escient : si certaines séquences non retenues d’Urgences ou Faits divers, ou le moment très fort et historique de l’appel de Françoise Claustre (1974), disparu depuis lors des archives officielles, ou une formidable audience de Correctionnelle (10e chambre, instants d’audience, 2003), sont captivants, il n’en va pas de même de bien d’autres. Enfin, et la faute en revient probablement à Claudine Nougaret, on s’éloigne peu à peu du propos initial. N’insistons pas sur l’intrusion totalement déplacée d’une consternante séquence où Éric Rohmer joue les bellâtres sur le tournage du Rayon vert, où Nougaret était l’ingénieur du son. Mais, quels que soient les mérites de certaines bribes du reportage de Depardon sur l’asile de San Clemente à Venise (1979), d’Afriques : comment ça va avec la douleur ?, ou de la minute de silence de Nelson Mandela (1993), nous ne sommes plus dans un "journal de France"...
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