Les Invisibles (2011) Sébastien Lifshitz

Pays de productionFrance
Sortie en France28 novembre 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée115 mn

Générique technique

RéalisateurSébastien Lifshitz
Société de production Zadig Films (Paris)
ProducteurBruno Nahon
Distributeur d'origine Ad Vitam Distribution (Paris)
Directeur de la photographieAntoine Parouty
Ingénieur du sonPhilippe Mouisset
Ingénieur du sonYolande Decarsin
MixeurAlexandre Widmer
MonteurTina Baz
MonteurPauline Gaillard

générique artistique

Yann(dans son propre rôle)
Pierre(dans son propre rôle)
Bernard(dans son propre rôle)
Jacques(dans son propre rôle)
Pierrot(dans son propre rôle)
Thérèse(dans son propre rôle)
Christian(dans son propre rôle)
Catherine(dans son propre rôle)
Elisabeth(dans son propre rôle)
Monique(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Dès la première histoire, celle de Yann et Pierre, le spectateur ne peut résister à tout l’amour qui remplit l’écran. Ils se sont rencontrés dans un rétroviseur et, même si l’un d’eux a souffert de n’avoir jamais été aimé par sa mère, ils ont appris à s’aimer. Ils s’occupent maintenant d’oiseaux, et les aident à sortir de leur coquille : avec délicatesse, ils les mettent au monde. Bernard et Jacques se sont rencontrés grâce à une petite annonce, dans le journal. L’un était malheureux et ne savait pas où chercher l’amour, l’autre, après avoir eu cinq enfants, savait qu’il était prêt à aimer un homme. Très tendres, en se massant les pieds ou en s’aidant à s’habiller, ils prennent soin de leur amour. Pierrot, lui, vit à la campagne avec ses chèvres et crie bibiche à tout bout de champ. Il dit aimer librement et sait s’adapter "à la fonction" : il sait faire l’homme comme la femme. Entouré par la nature, il évolue dans son élément, loin des notions de culpabilité et de discours politique. Christian, au contraire, s’est battu contre son homosexualité pendant des années. Enfant, baigné dans une éducation religieuse dispensée par les jésuites, il est rongé de culpabilité. Pris en photo à son insu, il apparaît dans Paris Match, qui fait un article sur cette nouvelle génération d’homosexuels. "Outé" malgré lui, il doit faire face aux réactions de sa famille, et a du mal à se défaire de ce sentiment de culpabilité. Thérèse est célibataire. Mariée vierge et après quatre grossesses, elle explique que son désir a été tué. Elle connaît le grand amour pour la première fois à 40 ans avec une femme. Très active lors de Mai 68, aidant notamment des femmes à avorter, elle se politise. Aujourd’hui, mère épanouie, elle croit qu’elle pourrait encore retomber amoureuse. Catherine et Élisabeth travaillaient ensemble dans une grosse entreprise à Paris, elles sont tombées amoureuses et ont été licenciées à cause de leur homosexualité. Elles sont alors parties à la campagne, car l’une voulait vivre dans une ferme, et elles s’occupent aujourd’hui de leurs chèvres, heureuses. Elles expliquent : "la marginalité nous rendait libres". Monique est pétillante. Elle aime draguer, depuis toujours et très ouvertement. Elle raconte qu’à l’époque "les gens étaient abasourdis". Dès l’âge de 5 ans, elle clame qu’elle est une fille qui aime les filles. Elle retourne, pendant le tournage du documentaire, sur les lieux de son enfance, notamment une gare dont les murs gardent les secrets du passé, la disparition de son père, déporté. À travers ces portraits, empreints de tendresse et d’humanité, Sébastien Lifshitz (Wild Side, Plein sud) nous livre une réflexion profonde sur ce que c’est qu’aimer. Il filme la vieillesse et l’amour, des histoires inoubliables et émouvantes, avec beaucoup de beauté. Il utilise des moyens du cinéma de fiction à l’intérieur de son projet documentaire, donnant une certaine splendeur à la nature et à ses protagonistes. En filigrane, c’est l’évolution de la société française et de ses moeurs que le film retrace. Il évoque également le courage de ceux qui se sont battus pour aimer librement. Loin d’être didactique, Les Invisibles nous donne à réfléchir. Comme Monique le dit si bien "il s’agit d’aimer. D’aimer son prochain".
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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