Le Regard de Georges Brassens (2012) Sandrine Dumarais

Pays de productionFrance
Sortie en France30 octobre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée75 mn

Générique technique

RéalisateurSandrine Dumarais
Assistant réalisateurAnnabelle Gauthier
ScénaristeSandrine Dumarais
Société de production Comic Strip Production (Marseille)
Société de production INA - Institut National de l'Audiovisuel
ProducteurSerge Cazzani
Producteur déléguéThierry Aflalou
Directeur de productionNajiba Kanane
Distributeur d'origine Chapeau Melon Distribution
Directeur de la photographieJohan Legraie
Ingénieur du sonYolande Decarsin
MixeurGrégoire Deslandes
MonteurMartin Mauvais
GraphisteGarance Guiraud
GraphisteEmmanuel Schmitt

générique artistique

Juliette Greco(dans son propre rôle)
Agathe Fallet(dans son propre rôle)
Clémentine Deroudille(dans son propre rôle)
Victor Laville(dans son propre rôle)
François Morel(dans son propre rôle)
Bernard Lonjon(dans son propre rôle)
Nathalie Dumarais(la voix de la narratrice)

Bibliographie

Synopsis

Le regard de Georges Brassens, c’est bien évidemment celui, tendre, qui perce de ses yeux noirs et profonds. C’est aussi celui avec lequel le parolier observe, mi amusé mi désabusé, le monde qui l’entoure. Et c’est, en définitive, celui dont témoignent ses paroles ciselées, dont la force poétique traverse le temps. Il y a bien tous ces «regards» dans le documentaire de Sandrine Dumarais. Cependant, le titre est à prendre plus prosaïquement au pied de la lettre. Car, constitué en grande partie des films personnels du chanteur, Le Regard de Georges Brassens montre la vie telle qu’il la voyait. C’est un fait méconnu : Brassens filmait. En amateur. Pour lui, pour sa famille, pour ses proches. Achetée au début des années 1950 avec l’argent de ses premiers cachets, une caméra 16 mm le suivait partout jusqu’à ce que, le succès venant, près de dix ans plus tard, il ne cesse de filmer, faute de temps - ou alors, autre explication plausible pour ce grand timide : par pudeur. De cette matière brute, surexposée, pas forcément bien cadrée, et par essence anecdotique, la réalisatrice réussit à tirer un très beau portait, qui épouse, très littéralement, son regard. Et, comprendre ce regard, c’est comprendre l’homme. Le chanteur, le poète, le libertaire au grand coeur, le bon vivant, l’ami fidèle : toutes les facettes que l’on connaît de Georges Brassens transparaissent déjà (y compris son éternelle moustache et sa pipe) dans ces films amateurs qui, d’une certaine manière, documentent ses années de jeunesse, sa formation. Il écrira en effet, au cours de cette période, quelques-unes de ses plus célèbres chansons. Le Regard de Georges Brassens donne ainsi à voir, comme dans tout exercice biographique, ce lien mystérieux qui unit la vie et l’oeuvre. À Sète, le jeune homme filme ses parents : Louis, le maçon libre-penseur, et Elvira, la catholique fervente, à qui il rendra un bel hommage dans la chanson Maman, Papa. À Paris, où il «monte» dans l’espoir de percer, il est accueilli par «l’Auvergnat», Marcel, et par sa femme Jeanne, de vingt ans l’aînée de Brassens, avec qui le jeune homme entretiendra une liaison. Ses images ressuscitent l’ambiance particulière de cette cour, impasse Florimont, véritable ménagerie sans eau ni électricité, baignée d’amour et d’amitié. Pupchen est également saisie dans le viseur du cinéaste amateur : c’est à elle qu’il destinera sa fameuse Non-demande en mariage. Enfin, d’autres bobines 16 mm font revivre la joie des Copains d’abord. On y voit le jeune Brassens, à la plage, sur un bateau, entouré de ses amis, dans une atmosphère qui évoque simplicité et bonheur... Pour replacer chacune de ces images dans son contexte, Dumarais les projette à même les murs et les façades des lieux où vécut le chanteur. Belle idée de mise en scène : ce dispositif rend soudain présentes les traces du passé. Ce faisant, elle ne réalise pas un énième documentaire «sur» Brassens - même si son film n’échappe pas aux habituelles interviews-témoignages de ceux qui l’ont connu -, mais fait un film «à travers» lui. Un autoportrait, en quelque sorte, qui se savoure comme d’authentiques et émouvantes retrouvailles.
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