!G.A.R.I.! (2013) Nicolas Réglat

Pays de productionFrance
Sortie en France15 octobre 2014
Procédé image35 mm - Couleur
Durée83 mn

Générique technique

RéalisateurNicolas Réglat
ScénaristeNicolas Réglat
Auteur de l'oeuvre originale G.A.R.I. - Groupes d'Action Révolutionnaire Internationalistesd'après la bande dessinée "Rapto en Paris"
Société de production Le-LoKal Productions
Producteur déléguéPhilippe Aussel
Directeur de productionChantal Teyssier
Distributeur d'origine A-Parts Distribution (Paris)
Directeur de la photographieGuillaume Brault
Ingénieur du sonCyril Legrain
Ingénieur du sonSamuel Mittelman
MixeurCyril Legrain
Compositeur de la musique originaleErnesto Galacho
Compositeur de la musique originaleCyril Legrain
MonteurFabien Daguerre
RégisseurJean Lenormand
AnimateurJean Vergé
CascadeurGérard Fabre

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Fils d’anciens activistes révolutionnaires des années 1970, Nicolas Réglat, profitant du délai de prescription, révèle l’une de leurs plus fameuses actions de lutte jusque-là tenue secrète : en créant le réseau G.A.R.I. (Groupe d’Action Révolutionnaire Internationaliste), ils décident de s’opposer à l’emprisonnement de plusieurs membres du M.I.L. (Mouvement Ibérique de Libération) par le gouvernement de Franco en 1974. Loin de vouloir asséner un cours d’histoire à celles et ceux qui ignoreraient tout de la période franquiste en Espagne, ainsi que des quelques groupes révolutionnaires qui y sont nés, ce documentaire se propose plutôt de retracer l’aventure des "G.A.R.I." grâce aux témoignages directs de ses protagonistes. Consistant à kidnapper, à Paris, le banquier espagnol Suárez en échange d’une rançon et de la libération des membres du M.I.L. (entre autres revendications), l’opération pourrait être vue, dans un premier temps, comme un échec. En effet, après une première tentative frappée d’insuccès, les membres du réseau n’ont même pas eu le temps de préparer un autre "coup" que Salvador Puig Antich, jeune anarchiste catalan, membre actif du M.I.L. (devenu un martyr de la lutte antifranquiste), a été exécuté au garrot en Espagne. Cependant, le G.A.R.I. s’accroche et kidnappe bel et bien Suárez qui, pourtant, n’entretenait aucun lien politique avec le franquisme. Après la libération du banquier, le 22 mai 1974, le mouvement pose un ultimatum au gouvernement espagnol, dans l’attente que ses requêtes soient acceptées. L’enlèvement est organisé de manière très minutieuse, grâce au recours à des groupes distincts selon les différentes étapes du kidnapping. Hibou, Octavio, Bernard, Georges... Tous racontent leur version des faits, leurs impressions (souvent différentes), leurs sentiments d’échec ou de réussite et, dans le cadre familier de leur quotidien d’aujourd’hui, leur vie passée et extraordinaire. Voilà de quoi changer quelque peu l’idée que l’on se fait d’ordinaire de ceux en qui l’on voit, c’est selon, des héros ou des hors-la-loi. Voulant échapper à l’ennui d’un défilé de témoignages, le réalisateur s’inspire largement de la bande dessinée Rapto en París (qui illustrait l’affaire en détail), donnant ainsi un côté "film d’espionnage" au documentaire (la séquence d’ouverture laisse d’ailleurs planer le doute quant au genre exact du film). L’auteur ne s’éloigne pourtant jamais des faits, tout en s’appuyant sur une vraie réflexion sur la mise en scène. Le réalisateur lui-même joue le jeu, devenant l’un des personnages de l’histoire. Le film a l’élégance de ne pas devenir trop explicatif, interrogeant une histoire dont certains secrets demeureront entiers. On pense ainsi à la fameuse planque du rapt : la mère de Réglat en cachera la localisation à son mari pendant quarante ans, mais ne serait-elle pas en train d’y conduire son fils à la fin du récit ? On ne le saura jamais : le réalisateur enveloppe son film d’un voile de tension dramatique, et c’est là tout son charme. Sa plus belle réussite restera d’avoir rendu la parole et la mémoire à ces gens, alors tout près de s’évaporer dans l’oubli. _D.C.
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