Cavanna, jusqu'à l'ultime seconde j'écrirai (2014) Denis Robert, Nina Robert

Pays de productionFrance
Sortie en France17 juin 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn

Générique technique

RéalisateurDenis Robert
RéalisateurNina Robert
ScénaristeDenis Robert
ScénaristeNina Robert
Société de production Citizen Films
Société de production Le Bureau (Paris)
ProducteurNina Robert
ProducteurDenis Robert
ProducteurBertrand Faivre
Distributeur d'origine Rezo Films (Paris)
Directeur de la photographiePascal Lorent
Directeur de la photographieNina Robert
Ingénieur du sonNina Robert
Ingénieur du sonPascal Lorent
MixeurPierre-Yves Gauthier
Compositeur de la musique originaleLéo Vincent
MonteurNina Robert
AnimateurYves Lespagnard
Photographe de plateauArnaud Baumann

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Il y avait tant à dire sur Cavanna qu’un film exhaustif était impossible. Rendons grâce, donc, à Denis Robert et à sa fille Nina d’avoir ne serait-ce qu’évoqué les diverses facettes de ce génie prolifique, et surtout de nous l’avoir longuement montré. L’essentiel du film est un long et riche entretien de D. Robert (qui n’évite pas, parfois, une trop grande familiarité) avec un Cavanna âgé de près de 90 ans, atteint de la maladie de Parkinson qui allait l’emporter, mais toujours lucide et noble. Saluons aussi leur détermination à ce que ce film, pensé depuis 2009, existe, malgré les palinodies frileuses des chaînes de télévision. Entre temps, bien sûr, la mort de Cavanna, le 29 janvier 2014, et l’assassinat de Wolinski et Cabu, et de leurs confrères de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, par des tueurs se réclamant de l’Islam, ont modifié la destinée du projet. Si Robert explique qu’il avait prévu de s’entretenir avec Wolinski, Cabu est lui, un grand absent du film, quelques rares photos mises à part. Difficile d’être exhaustif, donc, et il est bon que Robert insiste sur le Cavanna grand écrivain. Mais des pans importants de la vie du cofondateur d’Hara Kiri puis de Charlie et Charlie Hebdo sont cruellement négligés ou minorés. Fils d’un immigré italien, né en 1923 à Nogent-sur-Marne, Cavanna obtint son précieux certificat d’études à 12 ans. Toute sa vie durant, ce libertaire fut le chantre ému de l’école républicaine et de la capacité d’intégration qui fut longtemps la sienne : lisez, relisez Les Ritals ou les textes de l’album qu’il concocta amoureusement avec Doisneau, Les Doigts plein d’encre, tout y est. Cela ne ressort pas de ce film. Il aurait été particulièrement important, en 2015, de le rappeler. Il en va de même pour son passage mouvementé au STO pendant la guerre... Et dans la "bande" des feus piliers d’Hara Kiri, où sont passés Fred et Topor ? Reiser et Gébé sont heureusement mieux traités. Robert bouscule la chronologie, occulte des éléments essentiels. Paradoxalement, le résultat est à la fois formellement convenu, voire fastidieux (succession de témoignages alternant avec des photos ou images d’archives), et difficilement compréhensible pour qui ignore les arcanes de la carrière de Cavanna, de ses rapports avec le Professeur Choron : là, il aurait été nécessaire d’éclairer ses propos. La plus grosse erreur a été de scander le film par les multiples hommages lus lors des obsèques de Cavanna, au Père-Lachaise, évidemment émouvants pour l’assistance, mais donnant à ce documentaire une tonalité par trop hagiographique : seuls Siné et Delfeil de Ton en ressortent. Restent quelques séquences fortes : les témoignages sensibles et pertinents du dessinateur Willem ou de Sylvie Caster, le passage où Cavanna, au bord des larmes, explique pourquoi, ayant été spolié de ses droits, il fut contraint pour vivre de continuer à écrire dans le Charlie Hebdo de Philippe Val... Et deux séquences télévisées d’anthologie : Cavanna chez Bernard Pivot, bien sûr, et, surtout, Brassens entonnant son Roi des cons avec Cavanna, Georges Moustaki et Marcel Amont dans le choeur. Rien que pour ces moments, Cavanna mérite d’être vu.
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