Big Time : Historien om Bjarke Ingels (2017) Kaspar Astrup Schröder

Big time : Dans la tête de Bjarke Ingels

Pays de productionDanemark
Sortie en France02 mai 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn

Générique technique

RéalisateurKaspar Astrup Schröder
Société de production Sonntag Pictures (Copenhagen)
ProducteurJakob Schaumburg
ProducteurKaspar Astrup Schröder
ProducteurSara Stockmann
Distributeur d'origine MK2 Diffusion (Paris)
Directeur de la photographieBoris B. Bertram
Directeur de la photographieHenrik Ipsen
Directeur de la photographieRené Sascha Johannsen
Compositeur de la musique originaleD.A. McCormick
MonteurCathrine Ambus
MonteurKaspar Astrup Schröder

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Étrange projet que ce film sur Bjarke Ingels, jeune architecte danois né en 1974 qui, d’après les spécialistes, révolutionne l’architecture moderne depuis une dizaine d’années. Étrange projet car, débuté en 2009 par le réalisateur Kaspar Astrup Schröder, qui comptait initialement suivre l’architecte sur un ou deux ans, il s’est finalement étalé jusqu’en 2016. Sept années de travail condensées dans un film d’une heure et demie, dont on croit deviner que l’objectif premier était de donner à voir dans le détail le travail d’un cabinet d’architecte, et ainsi populariser un corps de métier rarement représenté au cinéma. Les premières séquences sont, à ce titre, assez captivantes : entre réunions de travail et visites de chantiers, des plans fixes montrent Bjarke, face caméra, dessiner, au feutre sur de grandes feuilles blanches, ses projets. La précision de son trait, combinée à ses explications passionnées, et intelligibles même pour un novice en la matière, fait entrer le spectateur dans son processus de création. Comment faire pénétrer la lumière dans une construction ? Comment jouer avec ses formes extérieures selon les angles de vue ? Comment l’intégrer à l’identité visuelle d’une ville ou de son environnement proche ? Comment combiner les différents styles et références des architectures passées pour en faire émerger quelque chose de nouveau ? Ces passionnantes questions sont esquissées, mais le film peine malheureusement à s’y confronter en profondeur, tant il est rapidement phagocyté de l’intérieur par son personnage principal : Bjarke lui-même. Omniprésent à l’écran, le jeune prodige n’est pas simplement filmé dans le cadre de son travail, mais également avec sa famille, en voiture lors de ses déplacements, ou recevant les éloges de ses pairs lors de remises de prix. Il apparaît rapidement que son indéniable inventivité est doublée d’un égo surdéveloppé, d’une exigence rigide, se traduisant par des remarques parfois cinglantes à ses collaborateurs (tout ce qui n’est pas exécuté selon sa volonté faisant l’objet de vives critiques). Enfin, un événement, forcément imprévu car arrivé en cours de tournage, semble dans le dernier tiers infléchir le déroulement du film : Bjarke découvre qu’il a un kyste au cerveau, et craint le développement d’un cancer. Visiblement, le réalisateur n’a pas su trouver la bonne distance face au caractère intime d’une telle annonce. Quelques scènes d’analyses médicales sont pudiquement montrées, et Bjarke nous livre, face caméra, sa peur de ne pouvoir achever tout ce qu’il se sent prédestiné à accomplir en tant qu’architecte. Encore une fois, ce que le drame humain pourrait avoir de sincèrement et directement touchant est annihilé par un narcissisme de plus en plus tenace. Cette impression culmine lorsque la caméra finit par filmer (d’une façon que l’on suppose rejouée) le coup de téléphone que Bjarke passe à sa compagne pour lui annoncer que les médecins n’ont finalement rien trouvé d’alarmant. Tout ça pour ça ; le documentaire sur l’architecture s’est définitivement transformé en émission de téléréalité - même s’il est difficile de dire si c’est ici le fait du filmeur ou du filmé.
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