Synopsis
La pension Beauregard à Bournemouth est un havre où on vient oublier ou se faire oublier. Sous la douce mais réelle autorité de Pat Cooper, la propriétaire, vivent le major Pollock, un vieil officier fier de son passé et de ses campagnes, une vieille dame, Mme Railton-Bell qui prétend régenter tout le monde, et sa fille Sibyl, entièrement dominée par une mère possessive, un ancien professeur, Fowler, quelque peu homosexuel, une amie de Mme Railton-Bell, femme seule qui acquiesce toujours aux opinions de cette dernière, une vieille fille hommasse, très commune, tellement revenue du commerce des humains qu'elle consacre son temps et son activité aux courses de chevaux, un écrivain enfin, John Malcolm, qui, à l'époque de la guerre, a été cantonné aux environs et s'est fiancé secrètement à Pat Cooper. Un soir, le journal apprend à Mme Railton-Bell que le major Pollock, qui n'est que lieutenant, et dans l'intendance, a été condamné pour attitude dépravée à l'égard de ses voisines de cinéma : assiduités à vrai dire bien maladroites et timides. La vieille dame en prend prétexte pour dresser tout l'hôtel contre le pauvre homme. Elle n'y réussit que partiellement mais, par contre, déclenche une crise nerveuse chez sa fille, romantiquement amoureuse de son voisin. Parallèlement, Ann Shankland, première femme de Malcolm, trop brillante et mondaine pour lui et qu'il a failli tuer car il l'aimait passionnément, vient essayer de l'arracher à miss Cooper, car elle craint la vieillesse et la solitude. Elle n'y réussira pas plus que Mme Railton-Bell n'isolera le « major ». Au contraire, le petit déjeuner du lendemain, s'il consacre la rupture entre John et Ann après un retour de passion en éclair, marquera l'échec de Mme Railton-Bell, même auprès de sa fille qui, pour la première fois de sa vie, résistera à sa mère pour adresser la parole à Pollock. Et la vie continuera à Beauregard, par tables séparées.
© Les fiches du cinéma 2003