Synopsis
Pour Boualem et Salah, en ce début des années 60, la guerre ne signifie pas grand-chose. Bien sûr, comme ailleurs en Algérie, les militaires français sont là pour faire régner un certain "ordre". De son côté, le F.L.N. ne reste pas inactif. Mais les frictions ne les atteignent guère, les attentats ne les effraient pas vraiment. D'ailleurs, les détonations qui vident le marché en un clin d'oeil leur sont parfois dues: quelques pétards et l'argent abandonné sur les étals est à eux. Pour changer, et parce qu'ils n'ont pas de préférence politique, ils vont voler les oranges d'un colon... et se font arrêter par les employés arabes. Ces menues activités mises à part, ils traînent en chemise à carreaux rouges et blancs, lunettes noires sur le nez et hanches chaloupantes. Car leur truc à eux, c'est le twist. Pas De Gaulle, comme pour cet ancien combattant à la djellaba décorée, qui n'a que ce nom à la bouche. Pas plus le militantisme, comme pour l'âpre Si Tayeb. Le twist et, pour Boualem, la belle Kheira, sa voisine. "M'sieur John Wayne" à leur tête, les militaires contrôlent les mouvements de la cité, non sans impressionner le père de Boualem et combler d'aise les pieds-noirs, qui font entendre leur voix dans la rue, tandis que Boualem chante à la télévision. Le ton monte. Les musulmans manifestent et, pris dans la masse, Salah se fait marcher sur... un doigt. Après le putsch des généraux, l'O.A.S. s'active. Puis c'est le cessez-le-feu. Et Boualem s'engage dans la "force locale de maintien de l'ordre". Avec ses hommes, il parade en ville, même devant Salah, et distribue généreusement, en commençant par lui-même, les habitations, commerces et autres voitures par pieds-noirs abandonnés.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma