Synopsis
Ce n'est certes pas une journée comme les autres : en ce 8 mai 1938, venu en visite officielle, le Führer rencontre le Duce. Et toutes les maisons de Rome se vident pour assister à la parade. Malgré son admiration pour Mussolini, Antonietta est contrainte, afin de vaquer aux occupations ménagères que lui imposent la présence d'un mari, impavide dans sa virilité, et celle des six enfants qu'elle et lui ont faits à la gloire de leur dieu, de rester seule dans son immeuble. Seule ou presque : en bas, la concierge écoute la radio qui diffuse l'événement, et en face, un homme est assis à sa table. C'est chez lui qu'Antonietta sonne, confuse, à la recherche de son oiseau qui s'est échappé. Comment pourrait-elle deviner que Gabriele, ancien speaker de la radio nationale qui, sous un vague prétexte, frappe un peu plus tard à sa porte, songe à se tuer ? Scandalisée par cet homme dont les propos désabusés et antifascistes la choquent et l'attirent en même temps, Antonietta en vient à s'offrir à lui. Mais Gabriele, homosexuel, la repousse. Humiliée, furieuse, Antonietta le frappe, le chasse puis, prise de remords, retourne chez Gabriele. L'une face à l'autre, ces deux solitudes se confient maintenant, s'épanchent, s'étreignent même, maladroitement. Transfigurée, éperdue, Antonietta rentre chez elle. Mari et enfants dînent, l'enthousiasme aux lèvres. Antonnietta ne les écoute plus. La vraie vie, à présent, c'est cette fenêtre, en face, cette silhouette qu'elle contemple sans se lasser, avec tendresse. Gabriele a fini de boucler sa valise. Deux policiers en civil l'encadrent. Sans un regard pour la femme, Gabriele part vers la déportation réservée aux homosexuels. Lentement, Antonietta rejoint son mari dans le lit conjugal.
© Les fiches du cinéma 2003