Synopsis
1942, au plus fort de l'occupation dans les Ardennes, zone interdite et affamée. Pour Clovis Parizel, habitant de Bourg-Fidèle, nourrir sa femme et ses deux enfants ainsi que lui-même est une tâche presque insoluble. Le dernier sac de pommes de terre est déjà aux trois quarts entamé. Mais heureusement Mathilde, l'épouse de Clovis, a une idée : elle suggère à son mari d'aller trouver les parents d'un gars qui était avec lui à la guerre et de leur porter des nouvelles de leur progéniture. C'est bien le diable si ces parents, reconnaissants, ne donneront pas à Clovis quelques kilos de patates. Clovis y va ; il se fait inviter à déjeuner et ramené un sac de patates. Le hasard a servi Clovis : il a pu traverser la ligne sans laisser-passer, mais pour le retour c'est une autre affaire. Il rentrera en passant à travers champs et en finissant le trajet grâce à l'obligeance d'un camionneur qui, d'ailleurs, a pris sa part de patates. D'autre part, les ayant laissé tomber du sac au bord de la route, il les verra embarquer par deux policiers français à qui il les reprendra peu après. Enfin, l'odyssée se termine. Clovis rentre chez lui. Il préfère planter ses patates, afin d'en avoir plus tard trois ou quatre fois plus, plutôt que de les manger tout de suite. C'est une gageure, un pari. Tout le monde, sauf sa famille, se moque de lui, tout en enviant la future récolte. Les patates, alors, deviennent l'obsession de Clovis. Il entoure le champ où elles doivent pousser d'une enceinte de bois avec une porte fermée par une grosse serrure. Mais le danger du vol n'est pas le seul péril :il y a les gelées, les doryphores, etc. Clovis n'en dort plus la nuit ; il délaisse sa femme et pique des colères folles. Le dernier coup du sort qui frappera Clovis prendra la forme d'une colonne allemande qui s'installe dans son champ, par une nuit où les soldats sont tous ivres et pris de coliques ! Clovis et son père veulent défendre leur précieuse terre : un coup de fusil part. Le père tombe foudroyé. Personne n'est responsable, sinon la guerre avec ses absurdités et sa cruauté.
© Les fiches du cinéma 2001