Rêve d'usine (2002) Luc Decaster

Pays de productionFrance
Sortie en France05 mars 2003
Procédé image35 mm - Couleur
Durée98 mn

Générique technique

RéalisateurLuc Decaster
Société de production Corto Pacific (Paris)
Société de production 24 Images
Société de production Canal 8 (Le Mans)
ProducteurPhilippe Bouychou
ProducteurFarid Rezkallah
Distributeur d'origine Zootrope Films (Paris)
Directeur de la photographiePatrice Guillou
Ingénieur du sonOuadi Guenich
Ingénieur du sonPierre-Yves Lavoué
MixeurÉric Lesachet
Compositeur de la musique originaleSerge Adam
MonteurClaire Atherton

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Il y a quelques années, l'usine Épéda de Mer, dans le Loir-et-Cher, produisait son lot de matelas multispires. Une semaine de production habituelle s'achève. Or, le lundi la direction annonce la fermeture de l'usine. Les quelques trois cents ouvriers sont en plein désarroi. "Ça fait mal" confesse l'un d'eux. Les chaînes sont vides, les ouvriers silencieux. Un plan social est projeté. En attendant leur lettre de licenciement, ils viennent pointer et tuent le temps. Un syndicat s'est mobilisé. Nous ne saurons pas si c'est le seul. Le réalisateur ne suit que celui-là ! Il n'y a aucune voix-off. Tout est en prise directe et le réalisateur, Luc Decaster, n'intervient pas. Il filme et porte témoignage. De ses choix il n'indique rien. Il nous faut suivre et deviner. Pour exprimer leur révolte, les ouvriers organisent une manifestation à Saint-Quentin-en-Yvelines, où se trouve le siège social de la compagnie. Coup médiatique certains y vont en courant depuis Mer! Ils n'obtiendront aucune réponse de leur direction. De leur parole sourd une colère rentrée, une rage contenue, un sentiment de révolte. On danse. C'est le dernier bal de l'usine. Les ouvriers reçoivent des propositions d'emploi mais elles ne correspondent pas à leurs qualifications... ou ils doivent s'exiler en Allemagne sans garantie d'emploi à long terme. On devine la tentative de déstabilisation de la base par l'entreprise qui, doucement mais sûrement, amène le personnel vers la résignation à un plan social inévitable... avec la complicité du syndicat : le film ne tranche pas mais sème le doute. La crédibilité du syndicat est mise à mal. Son incapacité à dialoguer, à admettre une opinion autre, sa tendance à manipuler les ouvriers est criante. Tout est objet de récupération : "Ce n'est peut-être pas beaucoup, mais sans nous, sans notre combat, vous n'auriez rien eu !" Voilà le discours des délégués du personnel. Désespérés, les ouvriers occupent l'usine et retiennent les machines. La direction est obligée de négocier. Monsieur Guérin est sommé par les ouvriers de s'expliquer (scène assez forte de tension!). Devant son refus, il est retenu dans l'usine. Au coeur de la nuit, ont lieu les négociations. Les machines sont libérées et les lettres de licenciements arrivent. Le syndicat encourage fortement le personnel à voter pour les nouvelles propositions qui ne sont pourtant guère généreuses. Conclusion d'un ouvrier : "Y'a pas d'respect. T'as rien. Alors là, tu t'regardes différemment !" Dur réalité d'un monde d'exploités à l'heure des multinationales et des plans sociaux. Chronique documentaire qui, par une réalisation trop discrète, porte un témoignage confus sur un drame de notre temps.
© LES FICHES DU CINEMA 2003
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