Le Retour du fils prodigue - Humiliés (2002) Jean-Marie Straub, Danièle Huillet

Pays de productionFrance ; Italie ; Allemagne
Sortie en France23 avril 2003
Procédé image35 mm - Couleur
Durée64 mn

Générique technique

RéalisateurJean-Marie Straub
RéalisateurDanièle Huillet
Assistant réalisateurJean-Charles Fitoussi
Auteur de l'oeuvre originaleElio Vittorinid'après le roman "Les Femmes de Messine"
AdaptateurJean-Marie Straub
AdaptateurDanièle Huillet
Société de production Straub-Huillet Films
Société de production Teatro Comunale Francesco di Bartolo (Buti)
Société de production Pierre Grise Productions (Paris)
Société de production CNC - Centre National de la Cinématographie (Paris)
Société de production WDR - WestDeutscher Rundfunk (Köln)
Société de production Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains
ProducteurJean-Marie Straub
ProducteurDanièle Huillet
ProducteurMartine Marignac
ProducteurWerner Dütsch
Distributeur d'origine Pierre Grise Distribution (Paris)
Directeur de la photographieRenato Berta
Directeur de la photographieJean-Paul Toraille
Directeur de la photographieMarion Befve
Ingénieur du sonJean-Pierre Duret
Ingénieur du sonDimitri Haulet
Ingénieur du sonJean-Pierre Laforce

générique artistique

Enrico Achilli
Andrea Balducci
Dolando Bernardini
Giampaolo Cassarino
Federico Ciaramella
Rosalba Curatola
Giacinto Di Pascoli
Angela Durantini
Aldo Fruttuosi
Martina Gionfriddo
Romano Guelfi
Enrico Pelosini
Paolo Spaziani
Gabriella Taddei
Daniele Vannucci
Vittorio Vigneri

Bibliographie

Synopsis

Pour ceux qui rêvent encore d'un monde où l'on pourrait dissocier le fond de la forme, il y a Jean-Marie Straub, 47 ans de métier. Pour ceux qui voient encore dans le communisme un moyen de réaliser, ensemble, une société nouvelle où l'on bannirait de "fausses différences" sans pour autant mettre en place une "âme collective", il y a Élio Vittorini, essayiste italien mort en 1966. Considérant la volonté commune aux deux hommes de dénoncer l'hypocrisie, il était évident que Straub, installé à Rome depuis 69, finirait par se pencher sur le cas de Vittorini. Et de fait, depuis Sicilia en 1999, Straub et son épouse et collaboratrice Danièle Huillet n'en finissent plus d'explorer l'oeuvre de l'Italien : c'est en effet la troisième fois d'affilée qu'ils adaptent un de ses textes. Durant toute leur carrière, les deux cinéastes ont recherché un cinéma épuré de tout artifice, rejetant jusqu'au plaisir du spectateur afin, soi-disant, de mettre le texte en valeur. Résultat peu probant figurez-vous, puisque dans ce nouveau long métrage on finit par ne plus écouter ce que disent ces hommes ridiculement disposés dans la forêt et lisant des textes des "Femmes de Messine", de Vittorini. Tout commence par un joli plan rapproché de l'une des comédiennes. La verdure des branchages ressort à merveille, un ton s'installe, une substance, et puis plus rien. De pseudo-comédiens débarquent de nulle part, prêtant leur articulation la plus neutre à un texte pesamment incompréhensible. C'est tout juste si des voisins n'arriveraient pas en pyjamas pour apporter leur contribution à cette oeuvre qui finit par être spectaculaire ("qui parle aux yeux, en impose à l'imaginaire", dixit le Petit Robert) tant elle refuse de l'être. Le spectateur comprend donc vite qu'il serait plus pertinent de lire directement le texte ou d'en filmer les pages avant de les plonger sur l'écran ! Car la distanciation est telle, les acteurs sont si mal dirigés, qu'il est rigoureusement impossible de suivre le récit et de s'intéresser au propos. Car il ne saurait y avoir de fond sans un minimum de forme... Vittorini s'interrogeait sur une époque utilisant machinalement tous les moyens dont elle disposait, quelle qu'en soit la raison (la bombe H, par exemple). Straub et Huillet, quant à eux, se fichant d'agir dans l'extrême, négligent systématiquement tout ce qui s'offre à eux. Leur cinéma s'en retrouve encore plus singulier, certes. Mais on se prend tout de même parfois à souhaiter que la prochaine étape dans leur quête de pureté soit la suppression de la caméra dans leurs projets... les films d'aujourd'hui sont si démagogiques !
© LES FICHES DU CINEMA 2003
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