Federico Fellini, sono un gran bugiardo (2002) Damian Pettigrew

Fellini, je suis un grand menteur

Pays de productionFrance ; Italie ; Grande-Bretagne
Sortie en France07 mai 2003
Procédé image35 mm - Couleur
Durée105 mn

Générique technique

RéalisateurDamian Pettigrew
ScénaristeDamian Pettigrew
ScénaristeOlivier Gal
Société de production Portrait & Compagnie (Saint Germain en Laye)
Société de production Arte France Unité Documentaires
Société de production Telepiù
Société de production Dream Film (Roma)
ProducteurOlivier Gal
CoproducteurRean Mazzone
CoproducteurDaniel Denis
Directeur de la photographiePaco Wiser
Ingénieur du sonAndrea Moser
Ingénieur du sonCarlos Manuel de Sousa
Ingénieur du sonJean-Paul Loublier
Compositeur de la musique préexistanteNino Rota
Compositeur de la musique préexistanteLuis Enriquez Bacalov
MonteurFlorence Ricard

générique artistique

Donald Sutherland(dans son propre rôle)
Roberto Benigni(dans son propre rôle)
Luigi " Titta " Benzi(dans son propre rôle)
Dante Ferretti(dans son propre rôle)
Rinaldo Gèleng(dans son propre rôle)
Tullio Pinelli(dans son propre rôle)
Giuseppe Rotunno(dans son propre rôle)
Terence Stamp(dans son propre rôle)
Daniel Toscan du Plantier(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Tout commence par les plages de Rimini. Une caméra neutre les balaye d'un long travelling, enregistrant simplement leur réalité. Ensuite, on va parler de la manière dont Fellini a recomposé, via le miroir déformant de la mémoire et l'alambic de la création cinématographique, ces plages de sa jeunesse. C'est Italo Calvino qui a présenté Damian Pettigrew (ami de Beckett et auteur de portraits de Ionesco, Balthus, etc.) à Fellini, dans la foulée d'une conversation sur la représentation des lieux au cinéma. Cette idée de re-création constitue donc la base du long entretien qui constitue l'essentiel de ce film. À partir de ce point de départ, Fellini trouve l'occasion de développer tout à loisir sa théorie de la création et ses thèmes favoris : son intérêt pour les rêves, l'occultisme ou les théories de Jung, et sa conception du mensonge comme une sorte de réalité supérieure. Une conception qu'illustre de façon éloquente sa carrière. En effet, issu du néo-réalisme italien (il collabora avec Rossellini, notamment sur Rome, ville ouverte), Fellini a peu à peu privilégié l'artificiel à tous les niveaux, en systématisant notamment le tournage en studio et l'utilisation de la post-synchro. Inutile de le préciser : oui, ces explications sont intéressantes. Toutefois, on les retrouvera dans n'importe quel livre d'entretien, et surtout dans l'excellent "Faire un film", signé par Fellini lui-même. Dès lors, on serait en droit d'attendre de cette mise en images une valeur ajoutée. Or le film reste, avec beaucoup de rigidité, bloqué sur sa valeur de document, et n'envisage jamais de devenir ludique, narratif, ou même pédagogique. On peut même dire que la démarche de Pettigrew se présente comme l'antithèse de celle de Fellini puisqu'elle est étonnamment dépourvue de créativité, d'énergie, d'humour et, en un mot, de vie. Seules quelques images de tournages, et les témoignages (trop courts) de Terence Stamp ou Toscan du Plantier rendent justice à la démesure baroque de l'univers Fellinien. Mais pour le reste, on sent bien que pour Pettigrew, c'est toujours le sens qui prime. En cela, il trahit l'esprit de Fellini, et alimente le malentendu qui tend à faire passer son oeuvre pour totalement hermétique et intellectuelle. Ne reste ensuite que le portrait schématique d'un créateur manipulateur, maniaque et caractériel. Et qui, défini par ces seuls traits de caractères, pourrait aussi bien s'appeler Orson Welles, Stanley Kubrick ou Jean-Luc Godard, sans que cela fasse la moindre différence. Reste aussi quelques documents intéressants, comme une séquence inédite du Casanova. Mais globalement, ce film trop terne donne amplement raison à Fellini : un mensonge bien construit sonne beaucoup plus vrai qu'un enregistrement plat de la réalité.
© LES FICHES DU CINEMA 2003
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