Le Cauchemar de Darwin (2004) Hubert Sauper

Pays de productionFrance ; Autriche ; Belgique
Sortie en France09 mars 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée107 mn

Générique technique

RéalisateurHubert Sauper
Assistant réalisateurSandor Rieder
Assistant réalisateurNick Flynn
ScénaristeHubert Sauper
Société de production Mille et Une Productions (Paris)
Société de production Coop99 Filmproduktion GmbH (Wien)
Société de production Saga Film (Bruxelles)
ProducteurEdouard Mauriat
ProducteurAntonin Svoboda
ProducteurMartin Gschlacht
ProducteurHubert Toint
ProducteurHubert Sauper
Distributeur d'origine Ad Vitam Distribution (Paris)
Directeur de la photographieHubert Sauper
Ingénieur du sonCosmas Antoniadis
MonteurDenise Vindevogel
Conseiller artistiqueNick Flynn

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C'est dans les années 60 que des "scientifiques" ont tenté une expérience sur site (un peu comme les OGM aujourd'hui, dont les pollens essaiment de tous côtés !) en introduisant dans le lac Victoria (aux confins de la Tanzanie, de l'Ouganda et du Kenya) la Perche du Nil, un prédateur vorace. 40 années plus tard, toutes les espèces ont été décimées par l'expérience ! Ne reste plus que la Perche du Nil. Or, voilà que de cette catastrophe écologique est née une industrie prospère. Des usines modernes emploient la main d'oeuvre locale pour lever les filets de chair blanche du savoureux prédateur. Dans des barques incertaines, les pêcheurs se lancent sur les eaux boueuses afin de pêcher ces énormes perches. Certains jouent les rabatteurs en plongeant près des berges où, parfois, un crocodile leur arrache une jambe. Le conditionnement respecte parfaitement la chaîne du froid. Le ciel est sillonné d'avions cargos gigantesques. Politiciens et industriels européens se frottent les mains et s'autocongratulent : les affaires ne marchent pas, elles courent, elles volent, elle virevoltent. Puis, on découvre que les pilotes russes des avions cargos livrent parfois des armes avant de faire le plein de poisson. Il arrive que les prostituées locales, auxquelles ils rendent visite, soient assassinées par un amant ivre. Dans la rue, des gosses errent, se droguent avec de la colle (qu'ils obtiennent en faisant fondre les emballages de poisson), puis s'écroulent, et se font régulièrement battre ou violer. La population, dans son ensemble, meurt de faim. La famine est aux portes du pays. Ici, personne ne mange les filets de perche. Par contre, les carcasses sont récupérées, séchées, on les laisse pourrir avant de griller les têtes qui sont vendues sur les marchés. Et si les gens meurent de faim, qu'importe : l'ONU y pourvoit. C'est ainsi qu'on fait livrer des tonnes de pois chiches américains aux ventres creux... Le titre est on ne peut plus explicite : ce que décrit Hubert Sauper est bel et bien un cauchemar. Une mécanique parfaitement huilée, engendrant systématiquement la mort, la souffrance et la déchéance, en faisant converger sur un seul pays toutes les plaies modernes : Sida, famine, drogue, désastre écologique, guerre, exploitation, mondialisation... En outre, tout cela nous est montré sans commentaire, et presque sans explications : l'auteur ne traduit sa colère que par ses cadrages, son interprétation que par le montage. L'effet est alors percutant à l'extrême, et secoue violemment les consciences en engendrant une sorte de stupeur mêlée de colère. La carrière exceptionnelle du film (succés public inespéré, éloge critique, multiples prix, retentissements sur le débat politique...) prouve d'ailleurs que Sauper a su frapper au bon endroit, et de la manière la plus efficace qui soit.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
Logo

Exploitation

Palmares