Cindy, the doll is mine (2004) Bertrand Bonello

Pays de productionFrance
Sortie en France28 septembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée15 mn

Générique technique

RéalisateurBertrand Bonello
ScénaristeBertrand Bonello
Société de production No Film (Paris)
ProducteurFrançois Magal
ProducteurOlivier Broche
Directeur de la photographieJosée Deshaies
Ingénieur du sonLaurent Benaïm
MixeurJean-Pierre Laforce
Compositeur de la musique originale Blonde Redhead
MonteurFabrice Rouaud

générique artistique

Asia Argento(Cindy Sherman)

Bibliographie

Synopsis

La présence ici de ce film tient à certaines évolutions des stratégies de distribution. En effet, bien qu'il s'agisse d'un court métrage (15 minutes), Cindy a été projeté tout seul comme un long dans un vrai cinéma (le MK2 Beaubourg), et seul le prix de la séance (1 euro) le différenciait de ses grands frères. L'expérience avait déjà été tentée par MK2 avec L'Homme sans tête de Juan Solanas. C'était il y a deux ans. Il semble donc qu'il n'y ait pas de volonté de la part du distributeur d'institutionaliser ces séances, mais qu'il s'en réserve simplement la possibilité au gré des occasions, des coups de coeur... Et ce fut le cas en l'occurrence. Cindy est à l'origine une commande, dans le cadre de laquelle il était proposé de faire un film en prenant pour point de départ une oeuvre d'art contemporain. Bertrand Bonello a donc choisi de s'intéresser au travail de la photographe Cindy Sherman, "car elle est sa propre oeuvre". Ensuite, concrètement, qu'est-ce que cela donne ? Deux femmes. L'une est brune, un peu androgyne et photographe. L'autre est blonde, ultra féminine et modèle. Cependant elles ont le même visage. Et donc, la brune regarde la blonde avec circonspection. Et la blonde regarde la brune avec inquiétude. Et elle essaie des poses, se tord, se traîne par terre, cherche ce que veut la photographe. La photographe qui, de son côté, cherche elle aussi ce qu'elle veut. Enfin, elle demande à la blonde de pleurer. Pour l'y aider, elle met un disque (Blonde Redhead, The Doll is mine). Le modèle pleure. La photographe pleure. C'est fini. Sur un dispositif aussi simple et une durée aussi courte, difficile à première vue de trouver un point d'accroche, de développer un sentiment précis. Une solution peut être alors de rattacher ces quelques images à l'ensemble plus large d'où elles sont issues : le monde de Bertrand Bonello. Un monde chaotique, mais où viennent sans cesse se reformer quelques figures obsessionnelles. Quelqu'un enferme quelqu'un d'autre. Quelqu'un regarde quelqu'un d'autre jusqu'au vertige. Quelqu'un se transforme pour satisfaire quelqu'un d'autre. Quelqu'un cherche quelque chose, et puis tout d'un coup agit. Tous ces motifs se répètent, se déclinent et se transforment, dans une oeuvre en perpétuelle mutation. Cindy recompose ce parcours sur une petite distance, synthétise le rituel. L'effet, forcément, est moindre. Mais le contexte compense. Car, comment aborder ce film, ce fragment absolument dépourvu de narration, jeté tout seul dans une grande salle de cinéma ? Peut-être simplement en acceptant de suivre le cinéaste dans son désir d'aventure, de prise de risque. En nous laissant aller à perdre nos réflexes, et en acceptant qu'un film puisse être juste une image, une petite musique, une courte sensation sans contexte...
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