Daddy, daddy U.S.A (2004) Pierre Hodgson

Pays de productionFrance
Sortie en France05 octobre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn

Générique technique

RéalisateurPierre Hodgson
ScénaristePierre Hodgson
Société de production MK2 Films (Paris)
ProducteurMarin Karmitz
Producteur exécutifMartine Saada
Producteur exécutifDolly Hall
Distributeur d'origine MK2 Diffusion (Paris)
Directeur de la photographieJérôme de Missolz
Ingénieur du sonPatrick Genet
MonteurUrsula Lesiak

générique artistique

Godfrey Hodgson(dans son propre rôle)
Saladin Muhammed(dans son propre rôle)
Stanley Lee(dans son propre rôle)
Jim Wrenn(dans son propre rôle)
Barbara Evans(dans son propre rôle)
Esther Brown(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Dans la folle ambiance anti-capitaliste et anti-américaine régnant actuellement dans la sphère artistique et intellectuelle française, Daddy, daddy USA aurait pu tomber à pic. Après tout, voilà un documentaire réalisé par Pierre Hodgson, un scénariste coté (Sombre de P. Grandrieux, entre autres), fils d'un journaliste anglais, grand observateur de l'Amérique et de son quotidien. Le sujet est, de plus, d'une ambition bienvenue, puisqu'il entreprend de jeter un regard sur le syndicalisme américain et ses travailleurs sous-payés : un terrain que le spectateur n'a pas si souvent que cela l'occasion d'explorer, malgré la profusion d'images en provenance de l'autre côté de l'Atlantique. Notre cinéaste-journaliste prend donc sa caméra et s'en va battre la campagne américaine, à la recherche de témoins qui pourraient lui permettre de faire entendre une voix différente sur ce pays qui nous paraît si faussement familier. Bref, une plutôt bonne idée. Mais les problèmes commencent dès les premiers plans. En effet, en filmant depuis une voiture, en une sorte de travelling latéral, une ville déserte sur fond de musique soul, Hodgson tombe directement dans les clichés de réalisation les plus éculés. A tel point que l'on peut se demander si le réalisateur a pris le temps de réfléchir à son traitement. Et ce doute s'amplifie encore lorsque, subitement, l'oeuvre se transforme en tête à tête entre le cinéaste et son père, parlant tous deux de l'Amérique dans le confort de leur retraite anglaise. Une dimension oedipienne d'affrontement avec la figure paternelle se glisse alors, rendant plus confus un film qui n'en demandait pas tant. Certes, ce respectable monsieur était un important chroniqueur des rêves contestataires des années 60, et un parallèle intéressant aurait pu être fait avec l'époque actuelle. Malheureusement, l'idée n'est qu'esquissée, et pas suffisamment creusée pour en apporter le moindre élément. Là est d'ailleurs tout le problème de Daddy, daddy, USA : Hodgson enchaîne les interviews, les protagonistes et leurs malheurs, sans que jamais la moindre problématique ne semble se dessiner. Bien sûr, cette dimension de mosaïque est peut-être voulue, mais elle conduit surtout à un éparpillement du propos qui, dans ce désordre, n'arrive guère à créer un quelconque portrait de la psyché américaine ou de ses tourments. La fin s'enlise alors dans l'ennui, tandis que le réalisateur tente une ultime pirouette vers la peine de mort pour donner du sens à une oeuvre qui était censée parler des syndicats. Le tout donne finalement un exercice au style scolaire, qui gâche la sincérité (et les quelques beaux moments qu'elle engendre) de ceux qui ont accepté de se mettre à nu devant un oeil qui n'a pas su leur rendre la pareille.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
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