Belzec (2004) Guillaume Moscovitz

Pays de productionFrance
Sortie en France23 novembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn

Générique technique

RéalisateurGuillaume Moscovitz
ScénaristeGuillaume Moscovitz
Société de production VLR Productions
Coproduction La Task Force
Coproduction France 2 Cinéma
Producteur déléguéJean Bigot
Distributeur d'origine Ad Vitam Distribution (Paris)
Directeur de la photographieGuillaume Schiffman
Directeur de la photographieStéphan Massis
Directeur de la photographieGuillaume Genini
Directeur de la photographieCarlo Varini
Directeur de la photographieMalick Brahimi
Ingénieur du sonKrzysztof Rzepecki
Ingénieur du sonDariusz Gorski
MixeurCédric Lionnet
MonteurLise Beaulieu
MonteurMarie Liotard
MonteurClaire Le Villain

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

L'histoire du centre d'extermination de Belzec est une histoire sans images ni témoins. Construit en mars 1942 par les nazis, dans un village polonais, ce centre s'apparente à une industrie dont l'unique fonction était de fabriquer des morts. En onze mois, il fut le théâtre de l'assassinat par le gaz de six cent mille hommes, femmes et enfants, condamnés parce qu'ils étaient nés juifs. Fin 1942, les traces de l'extermination furent soigneusement effacées. Les nazis déterrèrent les corps pour les brûler, détruisirent les infrastructures et plantèrent des arbres à la place des chambres à gaz. De la terrible réalité de Belzec, il n'y a, aujourd'hui, plus rien à voir. En lieu et place du crime, un paysage ordinaire des campagnes polonaises. Comment alors dire et montrer ce qui n'est plus ? Comment remonter le fil de l'Histoire pour en découdre avec le dessein ultime des nazis : l'occultation de l'assassinat d'un peuple ? Pour son premier long métrage, c'est à ces questions épineuses, aussi bien d'un point de vue historique que cinématographique, que s'attaque avec mérite Guillaume Moscovitz. Face à l'absence de traces du passé, ce jeune réalisateur de 35 ans prend le parti de déjouer la négation de la réalité en filmant au présent le vide mémoriel qu'est Belzec et en donnant la parole aux "spectateurs" du crime : les habitants du village, qui ont vu, su, senti et qui, pour la plupart, n'ont rien dit et rien fait. Ces deux composantes sont entrecoupées par le récit émouvant de B. Rauffmann, enfant cachée, qui comble l'abîme provoqué par l'absence de survivants. Parce qu'il crée un télescopage entre le passé et le présent, révélant en partie ce que fut l'extermination, Belzec n'est pas un énième film redondant sur le génocide des Juifs, sujet qui est devenu depuis une dizaine d'années un produit qui fait vendre et qui, du coup, n'échappe pas au sensationnel et au voyeurisme. Cela dit, il n'en révolutionne pas pour autant l'approche documentaire. Car il se calque sur le diktat intangible de Claude Lanzmann (qui conseilla Moscovitz sur le tournage), selon lequel "un film consacré à l'Holocauste ne peut être qu'un contre-mythe, c'est-à-dire une enquête sur le présent de l'holocauste, ou à tout le moins sur un passé dont les cicatrices sont encore si fraîchement et si vivement inscrites dans les lieux et dans les consciences qu'il se donne à voir dans une hallucinante intemporalité" ("De l'Holocauste à Holocauste ou comment s'en débarrasser ?" in Les Temps modernes, juin 1979). Belzec apparaît donc surtout comme une annexe, une suite, plus terne et moins incisive, mais nécessaire et réussie, de Shoah.
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