Katzenball (2004) Veronika Minder

Le Bal des chattes sauvages

Pays de productionSuisse
Sortie en France11 janvier 2006
Procédé image35 mm - Couleur
Durée87 mn

Générique technique

RéalisateurVeronika Minder
ScénaristeVeronika Minder
Société de production Cobra Films (Bruxelles)
ProducteurValerie Fischer
Distributeur d'origine Epicentre Films (Paris)
Directeur de la photographieBruno Gabsa
Compositeur de la musique originaleTina Kohler
MonteurMichael Schaerer

générique artistique

Johanna Berends(dans son propre rôle)
Heidi Oberli(dans son propre rôle)
Ursula Rodel(dans son propre rôle)
Liva Tresch(dans son propre rôle)
Samira Zingaro(dans son propre rôle)
Lilian Naef(la voix off)

Bibliographie

Synopsis

Que peut-il bien se cacher derrière un titre aussi provocateur ? Une comédie à la noix en mal de promotion ? Un film érotique sans imagination ? Pas du tout ! Le Bal des chattes sauvages est un documentaire tout à fait sérieux, traitant de l'histoire du lesbianisme au XXe siècle. Pour cela, la réalisatrice, Veronika Minder, entremêle des images d'archives - se rapportant aux faits objectifs, et les témoignages de quelques femmes, toutes d'âges différents, dont les interventions permettent de comprendre "de l'intérieur" comment pouvait être vécue l'homosexualité féminine à différentes époques. Cinq femmes témoignent donc, avec humour et fraîcheur (malgré leur âge parfois avancé), et expriment un esprit de rébellion face aux lois établies et aux législateurs qui les ont promulguées... On commence fort avec Johanna, plus de 90 ans, qui s'exprime en français. À son époque, elle avait brisé la coutume en décidant de poursuivre des études d'infirmière. Plus tard elle se maria deux fois, et eut une fille, avant de rencontrer Irène, la femme de sa vie. Le coup de foudre sera durable, et se prolongera même au-delà de la mort d'Irène, en 1974. Johanna insiste sur les difficultés que rencontre une lesbienne pour être prise au sérieux (toute allusion à ses penchants étant d'abord considérée comme une boutade). Née en 1933, la photographe Liva Tresch apporte une vision plus underground du monde lesbien : elle a connu l'essor des premières soirées gays et lesbiennes de sa ville, et ses archives photographiques contribuent efficacement à dynamiser le film. Après avoir comparé la langue des hommes à une patate chaude, Liva témoigne d'un caractère bien trempé au fil de diverses anecdotes. Elle remercie également le destin de lui avoir offert une nuit dans les bras de la plus belle femme qu'elle ait jamais connue. Autre saut générationnel avec Ursula Rodel, styliste née en 1945. Son physique assez masculin ne l'empêche pas de critiquer ces femmes qui s'acoquinent avec des ersatz d'hommes : "Pour ça il y a les hommes !" Fortement ancrée dans les années 1980 (sa période de gloire, avec Deneuve, Gainsbourg, Fellini ou Helmut Newton, sa rencontre avec sa muse, Lady Shiva), Ursula s'est éloignée du show-business sans trop savoir si l'incapacité de déléguer ses pouvoirs ne l'aurait pas enfermée dans une forme d'artisanat. Suivent les portraits d'Heidi, une militante née en 1955, qui insiste sur son adolescence, puis de la jeune Samira, née en 1980, très ouverte sur le monde, y compris lorsqu'il s'agit d'affirmer sa bisexualité. Avec la ferme volonté de faire passer un message et d'offrir un sérieux travail d'historienne, sans pour autant faire de son film un pensum militant, Minder dresse avec une surprenante aisance un réjouissant portrait de groupe !
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