Synopsis
Marié un an plus tôt à Clémence (La Fête de l'Amour), Ferdinand souhaite déjà la pousser dans les bras d'un autre comédien, afin de se pousser lui-même dans ceux de son ex-compagne. Pouvait-il prévoir qu'une folle jalousie s'emparerait de lui dès lors que son hystérique de femme s'éprendrait de ce bellâtre anglo-saxon ? Ferdinand décide alors de tout faire pour détruire la relation qui unit les deux amants, sans craindre de mettre la pagaille au sein des répétitions de la Cartoucherie (théâtre de Vincennes) ! Épaulé par Max, un ami qui a, lui aussi, perdu sa femme, Ferdinand suit la troupe jusqu'en Pologne ; l'occasion de faire le point... Et Philippe Caubert poursuit son grand bonhomme de chemin, mal dissimulé sous un double théâtral nommé "Ferdinand", en écho au personnage controversé de Céline dont il apprécie tout particulièrement le "Mort à Crédit". Autobiographique et effréné, entraînant, riche et sublime (scatologique aussi...), Caubertien en un mot, l'acteur nous livre sa vision du monde à grands coups d'improvisations sculptées jusqu'à l'obtention d'un texte relativement fixe. Le résultat est épatant : trois heures de théâtre filmé (presqu'un one man show puisque le comédien joue en même temps tous ses personnages), un entracte, et pas une seconde d'ennui ! Le voyage se fait par les mots, dans le temps et dans l'espace, mais il serait injuste de ne parler que des mots tant le travail de mime est important chez Caubert. L'intérêt de cette transposition au cinéma est justement de mettre en évidence le détail des expressions de l'artiste. Il les utilise à l'envi, et nous emmène où il veut. En Pologne, par exemple, où le personnage principal laissera passer sur le devant de la scène son compagnon d'infortune, Max, qui après nous avoir tant fait rire de ses gouailleries, nous livrera quelques pensées plus tragiques sur le temps qui passe. Mieux qu'un caméléon, et malgré des artifices superfétatoires (les éléments de costumes, la musique), Caubert habite pleinement ses personnages, les présentant aussi bien mélancoliques et enroués, que toniques et gais... Dommage toutefois qu'une mise en images nonchalante n'aide pas le spectateur à passer un encore meilleur moment ! Compagnon de longue date de l'artiste, le réalisateur Bernard Dartigues a probablement souhaité s'effacer derrière son sujet. Bien que la qualité de l'image DV ne soit pas toujours réjouissante, c'est un parti pris assez louable. Alors, laissez-vous tenter par cette expérience unique : pour une fois que le théâtre sort de sa beauté éphémère...|#|#
© LES FICHES DU CINEMA 2002