Un silenzio particolare (2004) Stefano Rulli

Un silence particulier

Pays de productionItalie
Sortie en France19 juillet 2006
Durée75 mn

Générique technique

RéalisateurStefano Rulli
Société de production Paneikon
Distributeur d'origine ACADRA Distribution- Agence des Cinémas d'Auteurs des Régions Alpines
Directeur de la photographieUgo Adilardi
Ingénieur du sonValeria Adilardi
MixeurPaolo Segat
Compositeur de la musique originaleCarlo Siliotto
MonteurClelio Benevento
MonteurLorenzo Macioce

générique artistique

Matteo Rulli(dans son propre rôle)
Stefano Rulli(dans son propre rôle)
Clara Sereni(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

C'est sur les images d'un film super-8, rayé par le temps, que s'ouvre ce documentaire saisissant, aussi retenu et sobre dans sa forme que dense et bouleversant par son fond. On y voit un jeune enfant, regard vide, corps inerte dans les bras de sa mère, une gestuelle molle, dolente, qui trahit déjà un désastre psychique. Ces images de vacances, vieilles de vingt ans, sont regardées aujourd'hui par Clara et Stefano, les parents, et Matteo, l'enfant du film, désormais un jeune homme de 20 ans. Ils se lancent des coups d'oeil furtifs et délicats pour observer sur leur visage l'expression des émotions, qui, en vingt ans de lutte farouche et obstinée avec la maladie, n'ont pas manqué. Notamment celle qui présida à la création de la "Cité du Soleil", un gîte rural ouvert à tous, y compris aux malades mentaux, et qui offre à chacun l'opportunité d'échapper aux vacances ghetto présentées par le film super-8 du début. Nous suivons Clara et Stefano lors de l'inauguration de ce lieu qu'ils ont porté. C'est alors l'occasion d'une grande fête à laquelle chacun se mêle joyeusement, sauf Matteo qui reste en lisière de la joie, apeuré et farouche. Des mois vont passer avant qu'il n'accepte d'y revenir. Nous le suivons des yeux et du coeur dans ce travail redoutable, terriblement ardu, qui consiste à apprivoiser sa peur. Pour cela, il est aidé par son père, dans le regard duquel se lisent en permanence le grand respect et la folle tendresse qu'il ressent pour ce fils que la vie heurte et lézarde à chaque instant. Dans le gîte, Matteo reste obstinément à l'extérieur, comme si les pièces étaient des trappes dont il fallait se garder. Un jour, pourtant, il décide d'entrer et nous surprenons, émus, l'élan qui soudain le pousse au contact. Il vient vers les autres pour regarder en leur compagnie les images d'une fête à laquelle participait une jeune femme de la "Cité du Soleil", morte prématurément. Là, soudain, Matteo partage quelque chose avec autrui, et ce quelque chose est une émotion d'une rare qualité. Nous en sommes les témoins émerveillés. Et, pour ses parents et avec eux, nous nous en réjouissons aussi. Après la mort, c'est une vie qui arrive au gîte avec Sara, la fille des gérants, qui naît par une froide journée d'hiver. Matteo est touché par l'enfant, mais chacun de ses vagissements fissure quelque chose en lui. Le soir, cette tension terrible dont nous suivions la montée, débouche sur une crise. Le vent violent qui souffle à l'extérieur semble aussi assaillir les pensées de Matteo, qui implore le silence, ce silence particulier que suppose une paix trouvée ou retrouvée avec soi-même. Au matin, les choses s'annoncent apaisées, et Matteo, pour la première fois depuis si longtemps, peut enfin rester seul avec sa mère et transformer cette agressivité qui était son seul pont d'accès vers elle, en une difficile mais sublime étreinte. Cette victoire, nous la faisons alors un peu nôtre, heureux que nous sommes d'avoir accompagné cette famille si délicate, si soudée par le respect, vers une forme d'apaisement à la grande dignité.
© LES FICHES DU CINEMA 2006
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