Synopsis
Si le génial Boubakar Traoré continue de sillonner la planète avec sa guitare et son déhanché twist, le grand Ali Farka Touré nous a quitté cette année, emporté par la maladie. Aussi importants soient-ils, ces deux artistes venus du Mali, ne sont pas les seuls à avoir marqué le monde de la guitare et du blues. Dans ce documentaire de 51 minutes, plus politique que social, le réalisateur Jérémie Reichenbach interroge le groupe Tinariwen, fondé au début des années 1980, et dont l'histoire est étroitement liée à celle de leur pays (qu'ils durent jadis laisser derrière eux). En 1964, un an après l'indépendance du Mali, le père d'Ibrahim Ag Alhabib (leader du groupe, surnommé "Abraybone") est tué avec beaucoup d'autres. La scène a lieu sous les yeux et les applaudissements des enfants, dont Ibrahim, 4 ans, qui réalise trop tard ce qui vient de se passer. Le peuple Touareg partira se réfugier hors du pays, à Tamanrasset, et tentera des excursions pour récupérer des armes chez les militaires. Seulement, partout où ils vont, les Tinariwen sont précédés de leur musique (interdite) et de leurs chants d'opposition : l'État connaît leurs intentions, ils doivent redoubler de vigilance (les pertes ne sont pas négligeables, des cimetières sont créés pour les résistants tombés). Un blues d'une grande douceur, aux multiples guitares (sèches et électriques), aux percussions aléatoires (valises, saladiers retournés...) définit le son de Tinariwen, groupe composé en partie de femmes pour le chant. Les influences d'Ibrahim sont nécessairement arabes, mais aussi américaines, avec Elvis ou James Brown, et vont jusqu'aux Allemands de Boney M. !
© LES FICHES DU CINEMA 2006
