Synopsis
S'il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, cela ne concerne pas le jazz ! Celui-ci y a, en effet, connu un véritable âge d'or, qui s'est incarné, à compter des années 1950, dans la merveilleuse aventure du Club Montmartre de Copenhague, paradis musical créé par Herluf Kamp-Larsen, dont les portes se sont refermées en 1974 pour laisser place à une école de coiffure. Une aventure qui, soit dit en passant, a trouvé, grâce au bon génie des musiques improvisées, une sorte de prolongement naturel dans la naissance d'un prestigieux label, "SteepleChase", bien portant celui-là. Quoi qu'il en soit, pendant vingt-cinq ans, la crème des jazzmen américains a été accueillie, logée, nourrie et blanchie (sans jeu de mots). Ainsi Oscar Pettiford, Stan Getz, Duke Jordan, Dexter Gordon, Clark Terry, Ernie Wilkins, Johnny Griffin et tant d'autres, ont trouvé là un public, une écoute, parfois salutaire. A-t-on assisté, depuis la disparition de ce lieu mythique, à la naissance d'un âge d'or de la coiffure en la bonne ville de Copenhague ? Cela ne semble pas avoir été le sentiment de Niels Lan Doky, émérite pianiste de jazz danois qui, pour avoir donné ses premiers concerts dans ce temple du jazz, a profité de la fermeture estivale de l'école pour y reconstruire, le temps du tournage, le célèbre club copenhaguois. Inspiré par l'exemple de Buena Vista Social Club (le film), il a battu le rappel des vétérans du Club Montmartre, de ceux pour qui ce nom évoquait encore quelque chose : Johnny Griffin (sax tenor), Toots Thielemans (harmonica), Mads Vinding (contrebasse), Albert "Tootie" Heath (batterie), Didier Lockwood (violon) et, bien entendu, Niels Lan Doky himself (piano). Last but not least, Between a Smile and a Tear, s'il témoigne d'une période faste en terme de création musicale et jazzistique, n'échappe pas pour autant à la nécessité d'insuffler un zest de glamour au sein de cette fine équipée de doyens. Aussi a-t-il ajouté à ce respectable sextet une nouvelle venue : Lisa Nilsson, talentueuse chanteuse suédoise, dont le charme et le sourire compensent idéalement l'évocation des multiples pontages coronariens qu'a eu à subir, quelques années auparavant, le palpitant fatigué de Johnny Griffin. Il en résulte, dans la première partie du film, un florilège d'anecdotes, d'interviews au pied levé, de souvenirs de jeunesse émerveillés, et, dans la seconde, de scènes captées sur le vif pendant les répétitions avec, pour fil conducteur, sinon la préparation du concert à proprement parler, les caprices du ténor - atermoiements de diva cacochyme - relatifs à sa participation au dit concert. Bouquet final d'un documentaire qui, pour tenir ses promesses, n'en reste pas moins assez plan-plan, réalisé par un musicien qui (c'est tout à son honneur), ne se prend jamais pour ce qu'il n'est pas : un cinéaste susceptible de révolutionner le genre du documentaire musical. Ce que, à la vision très agréable de ce film, il ne viendrait à l'esprit de personne de lui demander !|#
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Réalisateur