Alimentation générale (2005) Chantal Briet

Pays de productionFrance
Sortie en France01 novembre 2006
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurChantal Briet
Société de production Yenta Production (Paris)
Coproduction Images Plus (Épinal)
Coproduction Arcadi (Paris)
Distributeur d'origine Yenta Distribution (Paris)

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

2001, Ali Zebboudj, originaire de Kabylie, tient depuis des années l'Alimentation générale, au coeur de la cité de La Source à Épinay-sur-Seine. Une cité de banlieue comme il y en a tant, dont les immeubles ont cependant été réhabilités depuis peu. Les immeubles, mais pas le petit centre commercial, délabré et tagué. Seule subsiste l'épicerie d'Ali, où se retrouvent, entre autres, Jamaa, psychologiquement fragile mais hautement cultivé, à qui Ali confie de nombreuses tâches, Mamie et Jeanine, deux vieilles dames qui, chaque jour, font leurs courses et bavardent avec Ali, Papi, le vieux sage africain, Rabbah, handicapé et factotum d'Ali, et Bertho le boulanger qui fournit Ali... Plus qu'un commerce, c'est un havre, tant la personnalité chaleureuse d'Ali permet à chacun de meubler sa solitude entre deux cafés, et de tenir le coup... Des personnages, certes, mais pas de fiction : tous sont des habitants de la cité. Le film s'ouvre, avec bonheur, par l'extrait d'un ancien documentaire sur les premières transformations du vieil Épinay. Puis Jamaa énumère toutes les nationalités qui se retrouvent dans la cité, alors que deux autres résidents font un inventaire plus cocasse : celui des chiens (pitbulls en tête !) et oiseaux qui la peuplent aussi. Peu à peu, La Source va se révéler à nous. Ce n'est pas l'enfer, loin de là, mais c'est encore moins le paradis. Ali a été cambriolé neuf fois, et dialogue même avec l'un de ses anciens voleurs ("qui n'ont rien cassé," dit-il en substance). La pauvreté de résidents qui ne peuvent payer leur loyer, et le climat de tension latente, sont clairement évoqués, par Ali lui-même, par un anonyme qui recense les voitures brûlées, par Jeanine qui fait ses courses très tôt le matin pour ne pas avoir affaire aux jeunes désoeuvrés, ou par Bertho, qui raconte comment il fut brutalement braqué dans sa boutique. Un sacré personnage, Bertho ! La séquence où il évoque ses séances chez un psy après avoir été agressé est un grand moment d'humour. Joli moment aussi, celui où Ali interprète des chants de sa Kabylie. Bref, loin de la démagogie de nombreux documentaires et fausses-vraies fictions, le film de Chantal Briet sonne juste, et ne truque pas. Encore que... Ali révèle, dans le dossier de presse, que le tournage n'aurait pu se faire l'après-midi, "les jeunes ne nous auraient pas laissé tourner". Deux ans plus tard, en 2003, à la suite d'une longue bagarre contre la société qui gère le grand ensemble, le centre commercial délabré est enfin détruit et Ali est installé dans un local tout propre et neuf, à quelques mètres de l'ancien : les étiquettes sont passées à l'euro, mais rien n'a vraiment changé, sinon que Mamie ne sort plus et que Jamaa se fait rare. Mais la place de l'ancien centre attend toujours son aménagement. Il paraît que la vision d'un film récent rappela à un président de la République l'injustice faite aux anciens combattants de nos ex-colonies. Souhaitons donc que présidentiables, ministres ou... journalistes de télévision voient Alimentation générale !|#
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