Allez Yallah ! (2005) Jean-Pierre Thorn

Pays de productionFrance
Sortie en France22 novembre 2006
Procédé image35 mm - Couleur
Durée116 mn
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Générique technique

RéalisateurJean-Pierre Thorn
Producteur Cargo Films (Paris)
ProducteurJean-Jacques Beineix
Distributeur d'origine Cargo Films (Paris)
Directeur de la photographieAurélien Devaux
Directeur de la photographieJean-Pierre Thorn
Directeur de la photographieThomas Bataille
Ingénieur du sonJean-Paul Bernard
Compositeur de la musique originale Sapho
Compositeur de la musique originale Bams
Compositeur de la musique originale Dj Junkazlou
MonteurSophie Deseuzes

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Parcourant le Maroc, un groupe de femmes de 30 à 70 ans, musulmanes ou non, posent ici et là leur tente berbère : on les appelle les caravanières. À chaque étape, les habitants, et principalement les femmes, sont invités à venir sous cet abri pour parler. Là, les caravanières abordent avec leur public les divers aspects de la condition féminine, telle qu'elle est vécue (et trop souvent subie) au quotidien par chacune. Venues le plus souvent par curiosité, les femmes prennent alors la parole, avec ou sans voile. Progressivement, les langues se délient. Les caravanières mettent en avant les droits qu'elles peuvent réclamer. Elles font oeuvre pédagogique en communiquant des informations dont tous les citoyens n'ont pas une connaissance égale. Mais ici, l'objectif n'est pas de désigner des coupables, encore moins de les stigmatiser en public par la force des mots. Il ne s'agit pas de rejeter en bloc la société dans laquelle évoluent les uns et les autres, mais de trouver des solutions pour que celle-ci se modifie de l'intérieur, pas à pas. Les femmes tentent donc de trouver des conciliations, sans cacher les violences domestiques dont elles sont les victimes. Leur parole est vive, et révèle en elles les germes d'une liberté. Puis, les caravanières poursuivent leur chemin vers les banlieues françaises. Car elles savent que les idées doivent prendre peu à peu racine dans les esprits, et sont plus efficaces qu'une intervention policière "spectaculo-télévisuelle". Mais souvent, dans leur démarche, elles se heurtent au refus de celles avec qui elles voulaient engager le dialogue. Jean-Pierre Thorn (On n'est pas des marques de vélo) reprend ici la caméra militante qu'on lui connaît, afin de témoigner. Il suit les caravanières, non seulement pour faire leur portrait, mais aussi pour s'impliquer lui-même dans leur action par le biais du cinéma. Ainsi, ces femmes ont poursuivi leur itinéraire en participant activement aux projections du film. Ce fut déjà le cas à Cannes, puis de nouveau dans les différents lieux où a été projeté Allez Yallah !, la tente berbère se muant alors en salle de cinéma (et réciproquement). Il s'agit donc d'un film "d'intervention", cherchant à ouvrir le débat de façon très concrète. Certes, la démarche cinématographique n'est pas ici ce qui prime, mais Allez Yallah ! doit être pris moins comme une véritable oeuvre de cinéma que comme un générateur de mobilisation sociale. Il aborde ainsi des problématiques d'actualité, et propose des alternatives en faisant découvrir des femmes "insoumises", qui savent se prendre en charge pour mener leur destinée. Enfin, ce film affirme son utilité en rendant publiques des images qui ne parviennent jamais à trouver leur place dans un journal télévisé, où une voiture qui brûle suscite toujours davantage d'intérêt qu'une femme qui parle.
© LES FICHES DU CINEMA 2006
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