La Consultation (2005) Hélène de Crécy

Pays de productionFrance
Sortie en France28 mars 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée91 mn
DistributeurAd Vitam (source : ADRC)
>> Rechercher "La Consultation" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurHélène de Crécy
Société de production Arturo Mio (Paris)
Distributeur d'origine Ad Vitam Distribution (Paris)
Directeur de la photographieHélène de Crécy
Directeur de la photographieJean-François Reverdy
Ingénieur du sonSuzanne Newman
Compositeur de la musique originalePierrick Hardy
MonteurEmmanuelle Baude

générique artistique

Luc Perino(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Ce documentaire, plein d’humanité tranquille, est le premier long métrage d’Hélène de Crécy. Bien que passionnée d’image, elle a commencé par des études de philosophie. Et, de fait, son travail procède d’une démarche philosophique qui va du particulier à l’universel et tire du singulier de vastes lois humaines. Ainsi, dans cette succession de portraits de patients, avec leurs petites misères, les bobos de tous les jours, les pathologies installées, la solitude ordinaire, l’angoisse parfois envahissante, se dessine, face à Luc Perino, médecin généraliste débonnaire, tendre et attentif, un portrait de la France. Portrait triste et attachant, inquiétant et stimulant, bref, tout vibrant et vivant de ses contradictions, et on ne sait plus soudain qui examine qui. Est-ce le patient qui vient consulter son médecin ou le médecin qui consulte la société et dresse le constat de ses faillites ? Sans poujadisme, sans populisme, Luc Perino explique fort bien que le médecin généraliste, depuis son cabinet, constate tous les méfaits de la mondialisation. Ainsi en est-il de cette jeune femme, employée dans un call center, que cette activité désincarnée rend folle d’angoisse sans qu’elle parvienne vraiment à l’exprimer, mais qui quémande maladroitement une semaine d’arrêt maladie. Luc Perino n’est bien sûr pas choisi au hasard, il est plein du lait de la tendresse humaine et sa hauteur de vue, l’exigence qu’il a de son métier, le souci de précision de l’examen clinique, en font un médecin qui réunit ou même réconcilie dans le champ médical le corps malade et l’âme fatiguée. S’élèvent alors ses indignations, que l’exigence et la bienveillance de son écoute professionnelle renforcent : l’excès imbécile et destructeur de consommation de médicaments, notamment d’anxiolytiques, le formatage des universitaires par l’industrie, le nomadisme des patients, les excès thérapeutiques, en un mot, l’emballement de la machine médicale. Pour lui, l’Homme ne peut être réductible aux technosciences. Chacune de ses colères trouve son illustration dans un portrait de patients : blessés magnifiques, alcooliques émouvants, vieux couples épris, dont certains produisent un réel effet comique mais à qui jamais, toutefois, la caméra ne fait injure. Ainsi en est-il de cette quinquagénaire bien mise et si contenue qui vient chez son médecin faire son marché d’antidépresseurs avec des gourmandises d’enfant, qui hésite sur les marques, tergiverse sur les doses et dont on saisit soudain la formidable lassitude d’être soi. C’est donc là, sans lourdeur militante, et à un moment où le débat de société, pour ténu qu’il soit, a lieu, un documentaire réussi qui porte témoignage, et réaffirme la nécessité fondamentale de réintroduire partout où c’est possible un certain lien social et de restaurer des structures où nous nous sentons heureux, parce que c’est bon pour la santé des hommes et du pays.
© LES FICHES DU CINEMA 2007
Logo

Exploitation