Chabada, la vie des hommes (2006) Philippe Crnogorac

Pays de productionFrance
Sortie en France09 mai 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée67 mn
DistributeurEsperanza Productions (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPhilippe Crnogorac
ScénaristePhilippe Crnogorac
Société de production Pyramide Production (Eymoutiers)
Société de production France 3
Distributeur d'origine Esperanza Productions (Saint-Mandé)
Directeur de la photographiePhilippe Crnogorac

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Depuis plusieurs mois, Bertrand partage le quotidien de Tonio dans son refuge des Espuguettes, au beau milieu des hauteurs isolées des Pyrénées. Batteur de jazz, Bertrand a quitté la vie trépido-stressante parisienne pour se ressourcer dans la pureté naturelle de la montagne. Tonio, gardien de refuge, lui a offert l’hospitalité, et à son contact s’est découvert une passion pour la batterie. D’un commun accord, les deux hommes vont donc échanger leurs savoirs : l’apprentissage de la vie à la montagne contre la maîtrise du chabada (formule rythmique ternaire caractérisant le swing d’une musique). L’échange est équitable, car chacun a besoin de l’autre : Bertrand était au bord de la dépression et Tonio, souffrant de solitude dans ses montagnes retirées, avait besoin de s’investir dans quelque chose, et de communiquer avec un alter ego humain. Il y a bien Pompon, le sympathique âne que Tonio utilise comme porteur, et auquel il raconte ses malheurs... Mais ça n’est pas vraiment suffisant. Les rapports entre les deux hommes sont compliqués, tant ils s’opposent. Et Tonio, devant la caméra, le regard tourné vers la montagne, n’hésite pas à exposer ses incompréhensions face à cet homme qui se met chaque jour à courir dans la montagne : « Si au moins il s’épuisait pour aller chercher du pain en bas au village ». Quant à Bertrand, il regrette à demi-mots que Tonio ne puisse se défaire de son côté rustre : le remède, pour lui, passe nécessairement par la musique, qui apprend à canaliser l’énergie par un geste, une manière rythmique de frapper un instrument, etc. La cohabitation entre les deux hommes n’évite donc pas quelques heurts. Chacun se rend compte à ce moment qu’il a fantasmé l’univers de l’autre : Bertrand veut la tranquillité de la montagne avec le confort citadin, tandis que Tonio se lasse du si difficile apprentissage de la musique. Avec ce documentaire sur la rencontre de deux cultures différentes qui, tour à tour, s’acceptent, s’excluent, se nient, Philippe Crnogorac pose un regard résolument anthropologique sur une histoire très simple. La technique du cinéma, il l’a apprise succinctement dans des cours d’ethnologie où la théorie dominait la pratique. Ainsi, son approche se singularise par un très grand respect des personnes qu’il filme, auxquelles il laisse une totale liberté pour s’exprimer. Le film doit beaucoup à la personnalité de Tonio, plein de chaleur et d’humanité, tandis que Bertrand reste toujours plus distant. On peut tout de même s’interroger sur l’utilité de diffuser ce film au cinéma : sa forme et sa durée le rendaient, en effet, beaucoup plus adapté à un passage à la télévision. Toutefois, si l’on est tenté de regretter l’absence d’une écriture cinématographique plus originale, est-il utile de rappeler que le film n’en a aucunement la prétention ?
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