Héros fragiles (2006) Emilio Pacull

Pays de productionFrance
Sortie en France16 mai 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée87 mn
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Générique technique

RéalisateurEmilio Pacull
Assistant réalisateurPablo Pinto Giraud
Assistant réalisateurManou Jakubowicz
ScénaristeEmilio Pacull
Société de production VLR Productions
Société de production Les Éditions Montparnasse (Paris)
Coproduction FONDART - El Fondo Nacional de la Cultura y las Artes (Santiago de Chile)
Coproduction Galatée Films (Paris)
Distributeur d'origine Les Éditions Montparnasse (Paris)
Directeur de la photographiePascal Ridao
Directeur de la photographieRalf Oberti
Ingénieur du sonÁlvaro Silva
MixeurCristinel Sirli
MonteurClaire Atherton

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C’est une évidente vérité : le 11 septembre n’en finit pas, au fil des années, de résonner dans les consciences et dans l’Histoire. Bien entendu, nous parlons ici du premier 11 septembre : non pas celui qui vit une vertueuse Amérique attaquée par des méchants terroristes, mais celui où, au contraire, l’Amérique fut l’agresseur en soutenant, au Chili, le putsch du général Pinochet. Une manoeuvre ayant abouti au suicide du Président socialiste Salvador Allende. Plusieurs documentaires se sont déjà penchés sur la question (notamment le très réussi Salvador Allende de Patricio Guzmán, en 2004), mais Emilio Pacull se démarque en proposant un point de vue très personnel et assez étonnant. En effet, il nous apprend que son beau-père fut l’un des plus proches conseillers d’Allende. Il est mort peu de temps avant lui, également par suicide, dans le même bâtiment que celui où Allende allait se tuer. De plus, ledit conseiller avait une très surprenante ressemblance physique avec Allende, ce qui a donné lieu à de compréhensibles erreurs d’identification sur bien des photos. De fait, comme le remarque rapidement Pacull, ce conseiller est une victime anonyme, c’est l’homme qui n’était pas le Président suicidé mais qui a eu exactement le même destin : c’est celui que l’histoire ne peut pas retenir. Aussi, Pacull décide de réparer cet oubli, et part sur les traces de cette imposante figure paternelle. À cette occasion, il fait revivre de nombreuses personnalités ayant participé à l’épopée d’Allende. Ce trajet est doublé d’un retour autobiographique sur la carrière de Pacull lui-même. Ainsi, il évoque sa très marquante collaboration avec Costa-Gavras, les tourments politiques du Chili, et puis ses premiers films de fiction, tout entier centrés sur la quête du père. Le propos est donc résolument personnel, même s’il tente du même coup de retracer, par de multiples interviews, le schéma global de la conspiration ayant mis à bas Allende. Dans cette partie, le cinéaste crée de beaux moments, surtout lorsqu’il a l’intelligence de faire intervenir les propres agents de la conspiration, revenant avec froideur sur la personnalité d’Allende et sur cette époque troublée. Hélas, le film tourne finalement court à cause de son manque de rigueur. En effet, Pacull ne choisit pas entre le trajet personnel et l’analyse politique, et finit ainsi par diluer l’intérêt de l’un et de l’autre. Sans doute perd-il aussi trop de temps à démontrer quelques vérités trop évidentes, comme les implications de Richard Nixon et Henry Kissinger dans le complot contre Allende. Le cinéaste passe ainsi à côté d’un vrai travail de réflexion sur l’échec de cette tentative de socialisme moderne. Restent quelques moments de vérité étonnants sur le libéralisme chilien, à travers l’interview sidérante d’un comploteur non-repentant.
© LES FICHES DU CINEMA 2007
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