Kings of the world (2006) Valérie Mitteaux, Anna Pitoun, Rémi Rozié

Pays de productionFrance
Sortie en France13 juin 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée113 mn
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Générique technique

RéalisateurValérie Mitteaux
RéalisateurAnna Pitoun
RéalisateurRémi Rozié
ScénaristeValérie Mitteaux
ScénaristeAnna Pitoun
ScénaristeRémi Rozié
Société de production Zagarianka Productions (Paris)
ProducteurLaurent Truchot
ProducteurPhilippe Cosson
Distributeur d'origine Pierre Grise Distribution (Paris)

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Cela commence dans une laverie californienne : un robuste yankee, chapeau vissé sur la tête, explique pourquoi G.W. Bush est un bon président et pourquoi les Républicains expriment le mieux ce que sont les « États-Uniens » et leur pays. D’emblée, le ton de ce documentaire est donné : on sent bien que les sympathies des trois réalisateurs, dont c’est le premier long métrage, ne vont pas à ce discours, mais cet homme est filmé sans parti pris, son propos, argumenté, n’est jamais caricaturé par un montage, un angle de prise de vue ou un mouvement de caméra malicieux. Et il en ira toujours de même par la suite : Kings of the World est un film intègre, qui donne à voir et à réfléchir sans imposer d’emblée un point de vue, respectant la liberté d’appréciation du spectateur. Bref, il est aux antipodes du très discutable Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, ou du plus captivant Monde selon Bush de William Karel, sorti la même année. Mais il n’en a, hélas, pas le brio. La forme reste ici très (trop ?) classique, et 113 minutes, c’est un peu long : la séquence, très convenue, sur Las Vegas aurait pu disparaître sans dommage... Nos trois réalisateurs sont arrivés aux États-Unis en octobre 2004, le jour de la disparition du philosophe Jacques Derrida, dont la théorie de la « déconstruction » a guidé, disent-ils, leur démarche, et le jour aussi de la mort de Christopher Reeve, l’interprète de Superman, incarnation du rêve américain. D’où leur volonté d’interviewer des symboles anonymes de ce rêve américain : « farmers » et « cow-boys », « bikers »... à travers l’Ouest plus ou moins mythique du pays. Ils emmènent leurs caméras en Californie, à Los Angeles et San Francisco, bien sûr, Hollywood Boulevard, bien entendu, mais aussi à South Lake, aux confins du Nevada, et dans l’Utah. Chez les mormons de Salt Lake City, on découvre un couple assez terrifiant, mais là aussi filmé sans l’ombre d’une intention malveillante... Puis on fait une petite incursion au nord de l’Arizona. Parfois, les gens parlent plus d’eux que de leur pays : on semble sortir du sujet ? Non : ce qu’ils disent est précieux pour comprendre cette « Amérique profonde » si souvent mal perçue. Au Nevada, État lui aussi souvent mal connu, ce seront Reno, Bare Ranch, Winnemucca... C’est dans cet État que les rencontres sont les plus riches, telle celle de ces deux Indiennes d’un drugstore de Winnemucca, s’interrogeant avec autant de profondeur que de simplicité sur leur identité. Enfin, en juin 2007, ce que l’on ressent de la réalité sociale américaine et ce que l’on entend de la bouche des plus déterminés des pro-Républicains n’est pas sans échos dans notre réalité hexagonale, tout comme cette pancarte qui clame que « voter Démocrate, c’est plus facile que travailler » !
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