Young yakusa (2006) Jean-Pierre Limosin

Pays de productionFrance
Sortie en France09 avril 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée95 mn
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Générique technique

RéalisateurJean-Pierre Limosin
Assistant réalisateurBasile Doganis
Société de production Celluloid Dreams (Paris)
ProducteurHengameh Pahani
ProducteurChristian Baute
Directeur de productionPierre Geismar
Directeur de productionPascal Metge
Directeur de la photographieJulien Hirsch
Directeur de la photographieCéline Bozon
Ingénieur du sonNobuyuki Kikuchi
Ingénieur du sonMasaki Hatsui
Ingénieur du sonTakeshi Ogawa
Ingénieur du sonFrançois Musy
Compositeur de la musique originaleXavier Jamaux
MonteurTina Baz

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Young Yakuza est un étrange documentaire, qui reprend et prolonge l’histoire d’amour entre Jean-Pierre Limosin et le Japon. Ainsi, après Tokyo Eyes (1998) (et le portrait Takeshi Kitano, l’imprévisible), le cinéaste français se replonge dans ce pays qui, de toute évidence, le fascine. Cette fois, c’est pour se consacrer à une analyse d’un phénomène d’une grande importance sociale et culturelle au Japon : les yakuzas, ces gangsters immortalisés par nombre de films de genre au pays du soleil levant. Le film suit donc Naoki, un jeune homme quelconque et visiblement un peu paumé, qui, à la demande de sa mère, est intégré dans un clan de yakuzas, dirigé par un chef étonnamment discret et charismatique, dénommé M. Kumagai. Nous allons donc observer son apprentissage, à la fois très banal et très ritualisé. Ce grand écart que fait le film en étant à la fois un austère documentaire sur le travail (dont le protagoniste est introverti et ordinaire à souhait) et, malgré tout, un "film de yakuzas" (doté d’un personnage qui a tout le charisme d’un caïd de polar), lui donne toute son ambiguïté : on hésite perpétuellement à déterminer s’il faut le voir comme un documentaire ou comme une fiction. Le film évite tout sensationnalisme facile puisque, pour des raisons aisément compréhensibles, il ne montre que les moments "calmes" et les activités légales du gang (les autres sont néanmoins fortement suggérées). Young Yakuza énumère alors une suite de rituels à la limite de l’absurde, au cours desquels notre jeune recrue doit accomplir des tâches qui ressemblent davantage à celles d’un domestique ou d’un maître d’hôtel (avec le sens de l’étiquette que cela implique) que d’un apprenti truand. Pourtant, tous ces rites extrêmement codifiés captés par la caméra discrète de Limosin deviennent vite fascinants. De surcroît, le film bénéficie beaucoup du magnetisme de son yakuza en chef. Ce dernier détourne progressivement le film à son profit, jusqu’à ce que le jeune homme, peut-être par conscience de son statut de personnage secondaire, disparaisse de lui-même. Young Yakuza ne se concentre plus alors que sur la figure du chef, sur ses étranges monologues, et sur ses doutes quant à la suite de sa carrière - le tournage ayant eu lieu pendant les élections du clan. Globalement, le film déroute par sa lenteur et l’atmosphère d’attente qui y règne. Le choix du cinéaste de ne filmer que les moments creux aboutit à un rythme cotonneux, où rien ne semble jamais pouvoir se passer, tant l’univers qu’il décrit est sous contrôle. Le documentaire est alors soutenu par le visage étrange de Kumagai, et par tous les secrets inavouables qu’il cache et que l’on pressent. Dénué de toute complaisance, Young Yakuza ressemble finalement beaucoup plus à un constat sur l’impasse d’une certaine société japonaise, qu’à un simple "docu-choc" sur la violence et les gangsters.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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