A very british gangster (2006) Donal MacIntyre

A very british gangster

Pays de productionGrande-Bretagne
Sortie en France18 juillet 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
DistributeurBac Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurDonal MacIntyre
Réalisateur seconde équipeSam Emmery
Réalisateur seconde équipeConor Morrissey
Société de production Dare Films
Coproduction Extreme Productions
Coproduction Belfast TV3
ProducteurDonal MacIntyre
ProducteurLil Cranfield
Producteur exécutifChris Shaw
Distributeur d'origine Bac Films
Directeur de la photographieSam Emmery
CadreurNick Manley
CadreurMike Turnbull
MixeurGeorge Foulgham
MonteurSally Hilton

générique artistique

Dominic Noonan(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Dominic Noonan (alias Lattlay Fottfoy, acronyme de sa devise familiale très évocatrice : « Look After Those That Look After You, Fuck Off Those That Fuck Off You ») dirige aujourd’hui l’association criminelle la plus puissante de Manchester. Il a été accusé de braquages, d’évasions, de fraudes, d’abus de confiance et a initié les émeutes de la prison de Strangeways. À 37 ans, Dominic Noonan a déjà passé 22 ans en prison ! Véritable parrain, il s’investit par ailleurs dans la vie locale et agit autant en protecteur qu’en justicier. Pendant trois ans, le journaliste anglais Donal MacIntyre, connu pour ses reportages télé courageux, a suivi Dominic Noonan et ses acolytes à Manchester. Le slogan du documentaire qui en résulte est très accrocheur (voire racoleur) : « Drogue, kidnapping, torture, meurtre : vous aviez déjà vu tout ça au cinéma. Mais cette fois c’est vrai ». Le spectateur est en effet rapidement séduit par cette vision « de l’intérieur » d’un monde qu’il ne connaît habituellement que par la fiction, et la témérité de MacIntyre, qui ne recule jamais devant les questions gênantes, apporte beaucoup de vérité au document. Mais finalement, le cinéma l’emporte sur le reportage. Car, comme dans L’Avocat de la terreur, l’homme dont est dressé le portrait se révèle être un acteur charismatique et fascinant. Dominic Noonan prend effectivement plaisir à être filmé et cabotine sans cesse, fier de ses exploits (son record : une évasion et deux braquages en une seule journée !). Il faut dire que le criminel a l’habitude du jeu, mais son public, d’ordinaire, ce sont les jurés (il est réputé pour ses nombreux acquittements). « Avoir de l’allure, c’est primordial, surtout en face d’un jury », rappelle l’intéressé. La réalisation tend aussi à transformer le documentaire en un thriller palpitant, avec suspense, mystère et retournements de situation, tandis que le scénario reprend les grands thèmes des films de gangster classiques, comme le poids de la famille, l’importance de l’honneur et la vengeance qui en découle. La bande originale, qui emprunte notamment à celle de Pulp Fiction et rappelle l’atmosphère des Soprano, renforce encore cet aspect. Et le spectateur oublie bien vite qu’il a affaire à un « vrai » gangster. Alors, l’empathie que l’on développe peu à peu à l’égard de ce héros de cinéma crée un malaise. Car les crimes sont bien réels (même s’il ne l’avoue pas, on soupçonne le gangster d’avoir ordonné des meurtres), le contexte social est vraiment alarmant, et l’influence qu’exerce Noonan sur son jeune fils, sur son filleul et sur les adolescents qui l’entourent, est effrayante (toutes ses recrues sont très jeunes, car les jeunes sont « plus loyaux »). À travers ce malaise, Donal MacIntyre nous interroge finalement, en tant que spectateurs, sur notre rapport avec la violence et sur notre attirance pour le crime. Car cette fascination ne nous inquiète habituellement pas, quand on la ressent devant Le Parrain ou Les Infiltrés...
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