Knjiga rekorda Shutke (2005) Aleksandar Manic

Le Livre des records de Shutka

Pays de productionRépublique Tchèque
Sortie en France29 août 2007
Durée79 mn
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Générique technique

RéalisateurAleksandar Manic
Assistant réalisateurSafet Kamber
ScénaristeAleksandar Manic
Société de production Cabiria Films (Paris)
ProducteurAleksandar Manic
CoproducteurKarel Hynie
CoproducteurJudita Krizova
Distributeur d'origine Pierre Grise Distribution (Paris)
Directeur de la photographieDominik Miskovský
Ingénieur du sonJuraj Zak
MonteurIvana Davidova

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Après différents documentaires inédits, Aleksandar Manic a trouvé la matière de son nouveau film en visitant une petite ville de Macédoine. Une cité visiblement pas comme les autres... C’est dans les Balkans, région ravagée par les guerres qui s’y sont succédées, que se trouve Shutka. Réputée pour être la capitale mondiale des Roms, la « vallée heureuse » ne se distingue pas par ses richesses : nous sommes dans l’un des endroits les plus pauvres d’Europe. Ce qui fait la particularité de Shukta, ce sont plutôt ses habitants. Des gens qui sortent pour le moins de l’ordinaire... Le Docteur Koljo, présenté comme le plus célèbre des acteurs tziganes (il s’agit en fait de Bajram Severdzan, vu dans Chat noir, chat blanc), se charge de jouer les narrateurs lors du voyage dans lequel Gadjo délire nous emporte. Une voix off nécessaire pour que le spectateur ne perde pas le fil dans la série de portraits qui suivront. Manic filme des gens ordinaires, surjouant avec bonheur leur quotidien. On découvre ainsi Jashar Destant, un derviche spécialisé dans l’extermination de mauvais génies. Rasim, lui, est champion de tarabuka (soit un tambour traditionnel). Mais un mauvais génie, Ograk, l’oblige à jouer toute la journée... Ces deux exemples illustrent à la fois le ton de l’oeuvre, et les thèmes qui s’en dégagent : un mélange de religion, de tradition et de compétition. Car la raison d’être des habitants de Shutka, semble nous dire Manic, est que chacun est le meilleur dans sa catégorie précise. Ainsi, par interview interposée, Veso (qui se surnomme Alfonso, en référence au personnage d’une telenovela mexicaine !) et Refet (70 ans au compteur, ce qui ne l’empêche pas de refuser adresser la parole aux vieux) s’affrontent pour déterminer qui a la meilleure garde-robe... Et, pour couronner le tout, Veso a réservé une tombe au cimetière pour sa seconde femme (à côté de la première) et Refet est le dieu du disco local ! Lorsqu’il est question de chasseur de vampires ou de derviche téléporteur, un humour décalé s’immisce dans cette course générale au titre de champion de tout et n’importe quoi, si bien qu’il est de plus en plus difficile de distinguer la vérité de la fiction pure. Et si Shutka n’était qu’une invention sortie tout droit de l’esprit de Manic, un canular virtuose ? L’ombre de Kusturica plane, intense, dans la forme - la mise en scène est bricolée et dynamique - comme dans le fond - le film décrit des individualités énergiques dans une zone ravagée des Balkans. Mais, faute d’intrigue concrète, le film ne propose qu’une suite d’interviews variées et rythmées, et relève davantage de la fantaisie lyrique que de l’étude ethnographique. À cela s’ajoute la difficulté à démêler le vrai du faux... Le résultat se révèle par moment séduisant, mais finalement un peu trop éreintant pour susciter un véritable enthousiasme. Manic a certainement un avenir, s’il réussit à se débarrasser de son lourd héritage cinématographique et à trouver un équilibre entre narration et improvisation.
© LES FICHES DU CINEMA 2007
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