Les Femmes du mont Ararat (2004) Erwann Briand

Pays de productionFrance
Sortie en France26 septembre 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée85 mn
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Générique technique

RéalisateurErwann Briand
Société de production Flight Movie (Paris)
Distributeur d'origine NovoCiné (Paris)
Directeur de la photographieJacques Mora
Ingénieur du sonErwann Briand
MixeurDaniel Sobrino
Compositeur de la musique originale Ramponneau Paradise
MonteurGuillaume Germaine

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Après quelques images d’ouverture (filmées où ? on ne sait...) montrant la triste route se dirigeant vers Mossoul, Erwann Briand s’attache à la vie quotidienne, au coeur des montagnes de l’est de la Turquie, d’une unité (« manga ») de six femmes kurdes du PKK, combattantes clandestines, en lutte armée contre la domination turque. Et, dès les premières minutes, le spectateur se sent désemparé : sensation qui ira s’amplifiant par la suite ! Le titre, d’abord, est assez fallacieux. Certes, le mont Ararat, à la frontière de l’Arménie, est en « zone kurde ». Mais il est aussi le symbole du grand État arménien qui, tout comme l’État kurde, promis par les Anglais, les Français et... la Turquie de Kemal, ne vit pas le jour après la Première Guerre mondiale. Et le Kurdistan « historique » a la superficie de la France, dont la moitié en Turquie, et ne se limite pas au mont Ararat. Détail que ceci ? Non ! Si l’on n’est pas un fidèle téléspectateur du « Dessous des cartes » ou lecteur de « Courrier international», on est perdu. Perdu géographiquement. Impossible de situer précisément les lieux. Perdu historiquement : volontairement ou non, jamais ce film ne donne la moindre indication historique, ni ne permet de décrypter le combat de ces femmes. Perdu politiquement. Les six femmes sont des « guerilleras » ferventes du PKK, le « Parti des travailleurs du Kurdistan » : jamais E. Briand ne se préoccupe de nous dire ce qu’il est, non plus que son adversaire le YNK, par deux fois cité sans explications. À un moment, l’une de ces femmes (Servra) déclare qu’elle a pleuré quand le chef du PKK a été arrêté, et elle pleure encore son « président » devant la caméra. Une affiche permet de reconnaître (?) fugacement Abdullah Öcalan, le leader du PKK arrêté en 1999, condamné à mort alors, et en détention perpétuelle depuis, la Turquie ayant aboli la peine de mort en 2002, sous la pression de l’Europe : de cela, le film (qui date de 2004) ne nous dit rien. Pas plus qu’il n’évoque le contexte géopolitique régional et international du problème kurde, pourtant essentiel. Alors que reste-t-il ? Un portrait chaleureux - au-delà de leur discours stéréotypé exaltant le combat du PKK et rejetant toute accusation de « terrorisme » - de six femmes, que le réalisateur ne se décide à identifier clairement pour le spectateur qu’à la toute fin du film : les radieuses Zilan et Serxwin, Hevila, Cicek, Servra et Elif, la plus âgée. Quelques séquences très fortes et émouvantes : l’évocation par Elif des tortures que lui infligèrent ses bourreaux de l’armée turque ; les jeux (oui, les jeux !) de ces femmes dans les cascades ; l’évocation, sobre et brève, de l’excision de Serxwin... Mais le plus marquant est la peinture, en creux, lors d’une discussion avec des soldats masculins du PKK ou lors de la visite d’un village, du machisme et du traditionalisme pesant de la société kurde. Du coup, le combat de Zilan et de ses compagnes semble avant tout une lutte pour l’émancipation et la liberté des femmes, et le PKK un outil pour y parvenir.
© LES FICHES DU CINEMA 2007
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