Cabale à Kaboul (2006) Dan Alexe

Pays de productionFrance ; Belgique
Sortie en France17 octobre 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée87 mn
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Générique technique

RéalisateurDan Alexe
Coproduction Luna Blue Film (Bruxelles)
Coproduction The Factory (Paris)
ProducteurSerge Kestemont
ProducteurFrank Eskenazi
ProducteurHortense Quitard
Producteur associéJean-Thomas Schuermans
Producteur associéCorinne Evens
Producteur associéWilly Perelstein
Directeur de productionVanessa Vanderkelen
Distributeur d'origine Pierre Grise Distribution (Paris)
Directeur de la photographieDan Alexe
MixeurDominique Vieillard
MonteurFrédéric Fichefet

générique artistique

Isaac Levy(dans son propre rôle)
Zabulon Simantov(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Dans la ville de Kaboul, marquée par les destructions d’années d’occupation et de guerre, les deux derniers Juifs d’Afghanistan ont fait de la vieille synagogue abandonnée leur lieu de vie. Isaac habite en bas, dans une petite pièce sans eau ni électricité. Les boutiquiers du quartier le surnomment Mollah Isaac. C’est un vieil homme à la barbe blanche, venu autrefois de sa province, et en voie de quasi clochardisation. Zabulon, lui, est plus jeune et plus prospère. Il s’est installé à l’étage, dans un relatif confort. D’emblée nous le savons : ces deux-là se haïssent, d’une haine virulente et inlassable. Entre deux activités, deux prières et le rituel de Shabbat, ils s’injurient copieusement et quotidiennement. Isaac, dont la famille est partie depuis longtemps en Israël et semble l’avoir oublié, vivote de la vente d’amulettes à de pauvres gens désorientés : femmes en tchadri, soldats perdus... Sa réputation s’étend jusqu’au Pakistan. Zabulon, lui, commerce et vend clandestinement un vin à base de raisins secs qu’il concocte dans de gros bidons. Grâce à un diplôme de sacrificateur, il peut abattre des volailles et se nourrir abondamment. Quant à Isaac, il ne mange que des légumes et des oeufs. Zabulon accuse Isaac de s’être, par lâcheté, converti à l’Islam sous les Talibans, quand lui est resté fidèle à sa foi. Sans doute est-ce vrai, et la petite toilette d’Isaac au robinet de la cour n’est pas sans évoquer des ablutions rituelles. Mais était-ce une raison pour ne pas secourir son vieil ennemi et voisin, retrouvé mort un matin ? Son corps part en ambulance de la Croix-Rouge vers le consulat israélien de Tachkent. Zabulon reste seul avec sa haine. C’est Dan Alexe qui donne à voir et à entendre cette incroyable et pourtant authentique tranche de vie. Journaliste indépendant de radio et de télévision, ce réalisateur belge est un excellent connaisseur de l’Asie centrale, des Balkans, du Proche-Orient et du monde musulman. Sans équipe, caméra à l’épaule, il s’est impliqué dans la vie de ses personnages, au point de vivre avec eux, au jour le jour, pendant un an, et d’avoir appris le persan de Kaboul afin de supprimer tout intermédiaire entre lui et eux. Bien qu’il n’apparaisse jamais à l’écran, il est là comme un troisième protagoniste, inclus dans le « scénario », partageant le récit, portant un regard et une oreille attentifs au drame qui se joue. Au-delà du huis clos d’Isaac et Zabulon, de ce qu’ils disent de leurs vies, de leurs échappées dans le souk, au cimetière juif à l’abandon, à la mosquée, de l’intimisme de sa démarche, Dan Alexe saisit une image inédite d’un Afghanistan complexe et chaotique. Mais ce qui fait l’originalité et la force de ce documentaire tragi-comique reste la relation humaine entre les deux occupants de la synagogue, en telle contradiction avec l’attachement à leur religion. Tout comme le réalisateur, le spectateur finit par juger, et compatir au sort funeste d’Isaac, marabout kabbaliste improbable, figure d’un Job honni par le pharisien Zabulon.
© LES FICHES DU CINEMA 2007
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