Le Brahmane du Komintern (2006) Vladimir Léon

Pays de productionFrance
Sortie en France24 octobre 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée128 mn
DistributeurLes Bookmakers (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurVladimir Léon
ScénaristeVladimir Léon
Société de production INA - Institut National de l'Audiovisuel
ProducteurVladimir Léon
Distributeur d'origine Capricci

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C’est d’abord une photographie. Été 1920, à Petrograd. Les délégués du deuxième congrès du Komintern (« l’Internationale communiste » créée par Lénine un an auparavant, et qui réglementa les Partis Communistes) posent. En avant : Lénine, dans la posture du chef. Sur la deuxième marche, Zinoviev. Tout au fond à gauche, Boukharine. Et au centre, les dominant tous, un bel et élégant inconnu, l’Indien Manabendra Nath (M.N.) Roy, qui sera au centre de la quête de V. Léon. Certains avaient déjà repéré les qualités de ce cinéaste dans la première partie du film de fiction Loin du front (1998), ou dans le documentaire qu’il consacra à son père, journaliste communiste, Nissim dit Max, en 2003. Pendant deux bonnes heures, nous allons, avec lui, découvrir qui était l’inconnu de la photo. Léon a construit son film comme on reconstitue un puzzle, s’offrant des échappées entre deux pièces, insérant des incises en apparence saugrenues mais en fait éclairantes. Un exemple ? En 2004, dans l’ancien palais du Komintern à Saint-Pétersbourg, une maritorne lui lance un rude « qu’est-ce qu’on fait là avec une caméra ? ». Belle évocation de la pesante « longue durée » politique dans l’ex-Russie des tsars, de Staline, et... de Poutine. Le puzzle commence au Mexique. M.N. Roy, né en 1887 près de Calcutta, au sein de la haute et riche caste des brahmanes, s’y trouvait en 1917, après avoir fui les États-Unis, où il s’était installé peu avant. Révolutionnaire, il participa en 1919 à la création du Parti Communiste Mexicain. Grâce, notamment, à l’historien A. Gilly et à l’écrivain P.I. Taibo II, on l’approche un peu. Et Léon d’évoquer aussi, Mexique oblige, Trotsky, Frida Kahlo... Puis l’URSS, le Komintern, dont il devint vite un responsable avant sa rupture avec Staline, dès 1929. Ce sont les séquences les plus riches, où les interviews des historiens R. Medvedev et surtout L. et V. Heifitz sont d’une précision et d’une érudition passionnantes. Fuyant l’URSS, M.N. Roy gagna l’Allemagne, menacée par le nazisme montant, et fut de ceux, rares, qui combattirent la dramatique stratégie, dictée par Staline, du KPD, participant au combat du KPO pour l’unité d’action de tous les antifascistes. Épisode tragique, évoqué par un de ses acteurs, le quasi centenaire T. Bergmann. Enfin, l’Inde, que M.N. Roy retrouva en 1930, indépendantiste antinationaliste, et où il fut emprisonné par les Anglais jusqu’en 1936. Ensuite, il anima la gauche du Parti du Congrès, le quitta et fonda son parti, rejetant les positions de Bose ou de Gandhi, et préconisant courageusement le soutien aux Alliés dans leur guerre contre le nazisme et les Japonais. Cette partie, riche mais plus convenue, est dominée par S.N. Puri, 98 ans, qui entretient la maison et le souvenir de Roy. Aujourd’hui, M.N. Roy, qui se retira de la vie politique dès 1946, après son échec aux élections, est inconnu dans son propre pays : V. Léon donne envie de se plonger dans son oeuvre majeure, au titre alléchant : Raison, Romantisme et Révolution.
© LES FICHES DU CINEMA 2007
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