La Commune (Paris, 1871) (2000) Peter Watkins

Pays de productionFrance
Sortie en France07 novembre 2007
Procédé image35 mm - Couleur
Durée210 mn
DistributeurShellac (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPeter Watkins
ScénaristePeter Watkins
Société de production 13 Production (Marseille)
Société de production Arte France Cinéma
Société de production Musée d'Orsay (Paris)
Société de production INA - Institut National de l'Audiovisuel
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieOdd Geir Saether
Ingénieur du sonJean-François Priester
DécorateurPatrice Le Turcq
MonteurPeter Watkins
MonteurAgathe Bluysen
MonteurPatrick Watkins

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Les films de Peter Watkins dérangent. Et pour cause, ils sortent du cadre habituel de la fiction ou du documentaire, défient toute tentative de classification, et donc de réduction. Car Watkins cherche pour chaque film la forme la plus appropriée au sujet et renouvelle donc à chaque fois son questionnement de la forme audiovisuelle. Ainsi, La Commune est une expérience cinématographique unique, qui aborde un événement historique par le biais d’un processus démocratique visant une double interaction : celle de l’histoire passée avec l’histoire contemporaine, et celle du film avec le spectateur. Le film devient donc un espace de parole publique, une incitation à la réflexion sociale et politique. Concrètement, comment Peter Watkins a-t-il abordé l’insurrection populaire parisienne de 1871 ? La Commune n’est pas un « film-résultat », c’est-à-dire un produit fini, dont le propos serait clairement circonscrit par une narration et une durée. Il s’agit plutôt d’un « film-processus », qui prend la forme d’un flux de parole, dont la durée s’étend bien au-delà des formats traditionnels. Le processus commence avant le tournage, par l’implication de quelques 200 comédiens non professionnels. Informés et documentés, ils ont été encouragés à investir le film de leur propre réflexion sur les événements de 1871 et tout ce qu’ils remettaient en cause, en cherchant des parallèles avec leur propre vie et avec la situation sociale actuelle. On est loin de l’acteur-personnage au rôle pré-écrit et aux dialogues sur-mesure. On est loin du figurant-marionnette, utilisé comme simple silhouette pour les effets de foule. Certes, chacun endosse un rôle, mais ce rôle se rattache au statut actuel de celui qui le défend : intermittent du spectacle, chômeur, sans-papiers, simple citoyen... Autre caractéristique, La Commune ne cherche jamais à faire oublier ce qu’il est : un film, c’est-à-dire un MMAV (Mass Media Audiovisuel), pour employer la terminologie utilisée par Watkins. D’où le choix de jouer d’emblée le jeu de la vérité en ouvrant le film sur la visite des studios tels qu’ils ont été laissés au dernier jour du tournage. La reconstitution historique est pleinement assumée comme telle. Puis, c’est au tour du duo conducteur de se présenter : deux comédiens (Aurélia Petit et Gérard Watkins) qui interprètent des journalistes d’une imaginaire « télévision communale », couvrant l’insurrection aux côtés du peuple (les plans-séquences caméra à l’épaule accentuent l’effet de proximité). L’anachronisme ne pose ici aucun problème de crédibilité, puisque le spectateur est immédiatement en possession des règles du jeu. Il a donc toutes les cartes en mains (celles de la liberté critique), et sait qu’il doit regarder le film de façon active, qu’il doit le voir et le penser en même temps (tout comme les acteurs le jouent et l’écrivent simultanément). Mais la pensée chez Watkins n’est jamais abstraite : elle travaille sur le concret, et c’est pourquoi La Commune s’impose comme une expérience de cinéma véritablement grisante.
© LES FICHES DU CINEMA 2007
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