Bunt. Delo Litvinenko (2006) Andreï Nekrassov

Litvinenko : Empoisonnement d'un ex agent du KGB

Pays de productionRussie
Sortie en France30 janvier 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée105 mn
DistributeurHaut et court (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurAndreï Nekrassov
ScénaristeAndreï Nekrassov
ScénaristeOlga Konskaïa
Société de production Dreamscanner Productions
ProducteurOlga Konskaïa
Distributeur d'origine Haut et Court (Paris)
Directeur de la photographieMarcus Winterbauer
CadreurMartin Winterbauer
CadreurSergeï Tsikhanovich
Ingénieur du sonMatthias Schwab
Compositeur de la musique originaleVadim Kulitskii
Compositeur de la musique originaleEicca Toppinen
MonteurAndreï Nekrassov
MonteurOlga Konskaïa

générique artistique

Alexandre Litvinenko(dans son propre rôle)
Marina Litvinenko(dans son propre rôle)
Walter Litvinenko(dans son propre rôle)
Andreï Nekrassov(le réalisateur/scénariste)
Anna Politkovskaïa(la journaliste/écrivain)
Natalia Lazareva(l'artiste)
Boris Berezovsky(l'homme d'affaires)
Alexandre Gusak(un ancien collègue de Litvinenko)
Andreï Ponkin(un ancien collègue de Litvinenko)
André Glucksmann(le philosophe)
Jurgen Roth(l'écrivain)
Bill Bowring(l'avocat)
Ivan Demushkin(le soldat)
Sergueï Dorenko(le présentateur de la télévision)
Svetlana Sorokina(la présentatrice de la télévision)
Andreï Lougovoï(l'homme d'affaires)
Vladimir Poutine(le Président russe)

Bibliographie

Synopsis

Le réalisateur s’appelle Andreï Nekrassov. Coïncidence : en 1955, J-P. Sartre commettait une pièce, une tache dans son oeuvre, «Nekrassov», où, s’appuyant sur l’»affaire Kravtchenko», il attaquait ceux qui dénonçaient le totalitarisme soviétique. «Il ne faut pas désespérer Billancourt», lâchait-il à la même époque du haut de sa condescendance ... Maintenant, il ne s’agit même plus de ne pas désespérer la classe ouvrière (d’autres s’en sont chargés !), mais de ne pas gêner les actionnaires et les stratèges des multinationales. Qu’importe que le dirigeant russe, qui vise le pouvoir à perpétuité, réhabilite Staline, et en restaure les méthodes avec la bénédiction de dirigeants occidentaux, dont le président français ! Dans ce film, le philosophe André Glucksmann, cette fois bien inspiré, évoque à juste titre la durable pesanteur autocratique russe, et les aveuglements que peut entraîner la fascination de notre héros pour la Russie. Alexandre (Sacha) Litvinenko, né en 1962, fut agent du KGB. Maintenant, cela s’appelle le FSB : la fonction est identique, et ce sont les mêmes hommes qui le dirigent, Poutine en tête. Sacha en a été colonel. Il craqua en 1998, dénonça les méthodes (corruption, assassinats ...) de son ex-service, fit de la prison et s’exila à Londres lorsque Poutine prit le pouvoir. C’est à ce moment que Nekrassov l’a approché, et a filmé ses témoignages : c’est pourquoi ce documentaire, montré dès le festival de Cannes 2007, put être monté très vite. Il est captivant pour qui est au fait de la réalité et de l’histoire russes. C’est aussi sa limite, car l’ensemble peut s’avérer difficile à appréhender pour les néophytes. De même, on peut reprocher à Nekrassov de prendre ouvertement le parti de Litvinenko. C’est, en fait, un faux procès : il s’agit d’un film-hommage à un homme devenu l’ami du réalisateur, et surtout d’un film militant. À l’évidence, Litvinenko a été assassiné en novembre 2006, sur ordre de Poutine, ou du moins de ses subordonnés. Un meurtre inédit : il s’agissait d’un empoisonnement par une matière radioactive ! Nekrassov construit, à partir des combats de Litvinenko, un réquisitoire impressionnant contre le régime de Poutine, qui repose sur une analyse aussi précise que solide. La longue durée dure ... Staline n’est pas mort. Une fois encore, dit Natalia Lazareva, la peur est présente : «elle l’a été à toutes les époques». La corruption aussi. Le mensonge d’État n’est pas l’apanage des dictatures, nous le savons ô combien dans nos fragiles démocraties, mais les totalitarismes l’ont érigé en système. C’est le cas avec Poutine, et les images du nouveau tsar ont de quoi glacer ! Ce n’est pas sans émotion qu’on revoit la grande journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée pour avoir attaqué Poutine et sa «politique» en Tchétchénie. Ce n’est pas sans émotion, non plus, qu’on découvre Litvinenko défiguré sur ce qui allait être son lit de mort, et la douleur digne de son épouse et de son fils, sur lesquels se clôt ce film à voir et à faire connaître.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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