Welcome Europa (2006) Bruno Ulmer

Pays de productionFrance
Sortie en France30 janvier 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
DistributeurSolaris Distribution (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurBruno Ulmer
Assistant réalisateurEdmond Carrère
Assistant réalisateurJeremy Knittel
ScénaristeBruno Ulmer
ScénaristeFlorent Mangeot
Société de production Son et Lumière (Paris)
Société de production Arte
ProducteurHélène Badinter
CoproducteurThierry Garrel
CoproducteurPierrette Ominetti
Distributeur d'origine Solaris Distribution (Paris)
Directeur de la photographieDenis Gravouil
Ingénieur du sonFrédéric Bouvier
Compositeur de la musique originaleFabien Bourdier
Compositeur de la musique préexistante The Raveonettes
Compositeur de la musique préexistante Underworld
Compositeur de la musique préexistante M83
MonteurFlorent Mangeot
RégisseurCatherine Ulmer-Lopez

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Pour son premier documentaire distribué au cinéma, Bruno Ulmer s’intéresse à ces hommes venus du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord ou d’Europe de l’Est, qui rejoignent l’Europe occidentale et son mythe de prospérité, fuyant la pauvreté de leur pays ou la sévérité des régimes politiques. Devant la caméra de Bruno Ulmer, ces immigrés (uniquement des hommes) confient leurs désillusions : dans un pays qu’ils pensaient propre, ils attrapent des poux ; ils doivent se démener pour trouver un toit et un repas chaud ; pour survivre, et si possible envoyer de l’argent à leur famille, ils sont contraints à se prostituer. La prostitution est ainsi l’un des thèmes centraux de Welcome Europa. Les interviewés livrent des témoignages courageux, d’autant plus que, comme ils le rappellent plusieurs fois, l’homosexualité est condamnée par leur religion et souvent sévèrement réprimée dans leur pays d’origine. Dans une scène glaçante, un jeune Marocain de 16 ans, qui vient d’arriver à Séville, se voit expliquer la tactique pour trouver des clients. La prostitution, tout comme la mendicité ou le vol, détruisent psychologiquement ces hommes, qui ont l’impression de perdre leur dignité, voire leur identité. "Pour que certains vivent, d’autres doivent mourir" conclut un jeune Kurde, qui a perdu toutes ses illusions depuis son arrivée à Marseille. En restant proche de ses "personnages", en ne recherchant pas à donner de vision globale, le réalisateur propose un regard intéressant, un propos rare, qui a permis à Welcome Europa d’être présenté dans plusieurs festivals, dont Sundance et Berlin. Malheureusement, son film apparaît davantage comme un objet de débat que comme une véritable oeuvre de cinéma. Pour s’éloigner du reportage télévisuel, Ulmer a opté pour le 16 mm, alterné avec de la DV en Noir & Blanc pour les confessions des immigrés face à la caméra. Mais l’image supporte très mal la projection sur grand écran, les plans sont bâclés, les scènes de nuit mal éclairées. Les choix de narration sont aussi assez maladroits. Tout comme Winterbottom dans In this World ou The Road to Guantanamo, Bruno Ulmer veut mélanger documentaire et fiction (par exemple, l’introduction du film, qui met en scène le suicide d’un Kurde à Berlin, est fictive, mais elle s’appuie sur une lettre existante). Seulement, ce faisant il transforme pratiquement ses interlocuteurs en personnages de cinéma. Certaines scènes semblent en effet trop préparées, ou reconstituées, avec une dramaturgie proche de la fiction. Le mélange est alors un peu dérangeant, le spectateur pouvant se demander si les immigrés ne sont pas parfois "utilisés" par le réalisateur pour servir son propos.
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