La Strada di Levi (2006) Davide Ferrario

Le Voyage de Primo Levi

Pays de productionItalie
Sortie en France12 mars 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée92 mn
DistributeurChrysalis Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurDavide Ferrario
ScénaristeDavide Ferrario
ScénaristeMarco Belpoliti
Société de production Rossofuoco (Torino)
Société de production RAI Cinema (Roma)
ProducteurDavide Ferrario
Distributeur d'origine Chrysalis Films (Paris)
Directeur de la photographieGherardo Gossi
Ingénieur du sonGianni Sardo
Compositeur de la musique originaleDaniele Sepe
MonteurClaudio Cormio

générique artistique

Umberto Orsini(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

D’Auschwitz à Turin, via l’est de la Pologne, l’Ukraine, la Biélorussie, à nouveau l’Ukraine, la Moldavie, la Roumanie, la Hongrie, un morceau de Slovaquie, l’Autriche, un crochet en Allemagne et à nouveau l’Autriche, Davide Ferrario se remet et nous remet dans les pas de Primo Levi, de l’absurde itinéraire de plusieurs mois et de plus de 6 000 km que le grand écrivain italien fut contraint de suivre, après avoir été libéré du camp d’Auschwitz par l’armée soviétique en janvier 1945. Cette errance ferroviaire, les rencontres et les découvertes qu’elle occasionna, Levi les reconstitua en 1962 dans «La Trêve», magistral récit d’esprit picaresque et réflexion sur l’Homme et sur l’Histoire, que le cinéma maltraita naguère sous la direction de F. Rosi. Curieux projet que celui de Ferrario et de son scénariste Marco Belpoliti (écrivain et éditeur italien de Levi). Curieux propos, qui heurte tout d’abord. En effet, n’est-il pas choquant de mettre en parallèle les situations de 2005 (année du tournage du film) et le drame des camps de la mort et de l’Europe détruite matériellement et moralement, 60 ans auparavant ? D’autant que leur film repose sur un postulat historiquement contestable. Pour Primo Levi, la "trêve" était ces dix mois de pérégrinations forcées et de retour déconcertant à la vie. Pour les auteurs, cette Europe aurait connu une "trêve" de la fin de la Seconde Guerre au début de la Guerre froide : évidemment non, la Guerre froide n’est pas née par hasard ! Et il y aurait eu une autre trêve, entre la chute du mur de Berlin et le 11 septembre 2001 ! Le plus étonnant, c’est que le film démontre tout le contraire, et que, paradoxe supplémentaire, ce qu’il nous montre est si captivant et si remarquablement réalisé que les réticences s’estompent peu à peu. On suit donc tout l’itinéraire de Levi, de gare en gare, d’étapes en étapes. En voix off, des passages remarquablement choisis de «La Trêve». À l’écran, des archives de 1945 alternent avec des images poignantes de Primo Levi vers la fin de sa vie, et les images de 2005 : Auschwitz et le camp maintenant visité, les ruines de l’industrie de la Pologne communiste (avec une brève interview de Wajda)... Le constat s’impose peu à peu : en Europe de l’Est, la chute des régimes soviétiques n’a apporté ni bien-être ni démocratie, et du passé, il est impossible de faire "table rase" ! Les moments les plus forts sont ceux, fréquents, où Ferrario et Belpoliti retrouvent l’ironie placide et le mélange de tragique et de saugrenu de «La Trêve» : les haines nationalistes en Ukraine ; l’évocation du passé collectiviste (au cours de laquelle surgit une séquence de La Terre) ; les démêlés, en Biélorussie (dictature restée fondamentalement stalinienne), de l’équipe de tournage avec un bureaucrate chargé du contrôle idéologique qui se terminent par la visite surréaliste d’un kolkhoze... Après l’évocation rapide d’un meeting néonazi en Allemagne, alors que s’impose le verbe de Primo Levi, la fin est superbe, où apparaît le vieil ami de Levi, l’écrivain Mario Rigoni Stern.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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